Poésie Victor Hugo

J'aime l'araignée et j'aime l'ortie, Parce qu'on les hait ; Et que rien n'exauce et que tout châtie Leur morne souhait ;

J'ai cueilli cette fleur pour toi sur la colline. Dans l'âpre escarpement qui sur le flot s'incline, Que l'aigle connaît seul et seul peut approcher, Paisible, elle croissait aux fentes du rocher. L'ombre baignait les flancs du morne promontoire ;

Il faut que le poète, épris d'ombre et d'azur, Esprit doux et splendide, au rayonnement pur, Qui marche devant tous, éclairant ceux qui doutent, Chanteur mystérieux qu'en tressaillant écoutent Les femmes, les songeurs, les sages, les amants,  

L'hiver blanchit le dur chemin Tes jours aux méchants sont en proie. La bise mord ta douce main ; La haine souffle sur ta joie.

Esprit mystérieux qui, le doigt sur ta bouche, Passes… ne t'en va pas ! parle à l'homme farouche Ivre d'ombre et d'immensité, Parle-moi, toi, front blanc qui dans ma nuit te penches ! Réponds-moi, toi qui luis et marches sous les branches Comme un souffle de la clarté !

Hier, le vent du soir, dont le souffle caresse, Nous apportait l'odeur des fleurs qui s'ouvrent tard ; La nuit tombait ; l'oiseau dormait dans l'ombre épaisse. Le printemps embaumait, moins que votre jeunesse ; Les astres rayonnaient, moins que votre regard.

Heureux l'homme, occupé de l'éternel destin, Qui, tel qu'un voyageur qui part de grand matin, Se réveille, l'esprit rempli de rêverie, Et, dès l'aube du jour, se met à lire et prie !

Une brume couvrait l'horizon ; maintenant, Voici le clair midi qui surgit rayonnant ; Le brouillard se dissout en perles sur les branches, Et brille, diamant, au collier des pervenches. Le vent souffle à travers les arbres, sur les toits Du hameau noir cachant ses chaumes dans les bois ;

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