Poésie Victor Hugo

Les contemplations

Quand l'empire romain tomba désespéré, – Car, ô Rome, l'abîme où Carthage a sombré Attendait que tu la suivisses ! – Quand, n'ayant rien en lui de grand qu'il n'eût brisé, Ce monde agonisa, triste, ayant épuisé Tous les Césars et tous les vices ;

Un lion habitait près d'une source ; un aigle Y venait boire aussi. Or, deux héros, un jour, deux rois – souvent Dieu règle La destinée ainsi –

– La terre est de granit, les ruisseaux sont de marbre ; C'est l'hiver ; nous avons bien froid. Veux-tu, bon arbre, Être dans mon foyer la bûche de Noël ? – Bois, je viens de la terre, et, feu, je monte au ciel. Frappe, bon bûcheron. Père, aïeul, homme, femme, Chauffez au feu vos…

La chose fut exquise et fort bien ordonnée. C'était au mois d'avril, et dans une journée Si douce, qu'on eût dit qu'amour l'eût faite exprès. Thérèse la duchesse à qui je donnerais, Si j'étais roi, Paris, si j'étais Dieu, le monde, Quand elle ne serait que Thérèse la blonde ; Cette belle Thérèse, aux yeux…

Elle me dit : Quelque chose Me tourmente. Et j'aperçus Son cou de neige, et, dessus, Un petit insecte rose.

L'hirondelle au printemps cherche les vieilles tours, Débris où n'est plus l'homme, où la vie est toujours ; La fauvette en avril cherche, ô ma bien-aimée, La forêt sombre et fraîche et l'épaisse ramée, La mousse, et, dans les noeuds des branches, les doux toits

L'enfant chantait; la mère au lit, exténuée, Agonisait, beau front dans l'ombre se penchant ; La mort au-dessus d'elle errait dans la nuée ; Et j'écoutais ce râle, et j'entendais ce chant.

Le soleil, dans les monts où sa clarté s'étale, Ajuste à son arc d'or sa flèche horizontale ; Les hauts taillis sont pleins de biches et de faons; Là rit dans les rochers, veinés comme des marbres, Une chaumière heureuse ; en haut, un bouquet d'arbres; Au-dessous, un bouquet d'enfants.

Réalisation : www.redigeons.com - https://www.webmarketing-seo.fr/