Deuxième partie II: De la part du curé de Saint-Nizier

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De la part du curé de Saint-Nizier

Dieu ! qu’on était bien cette nuit-là dans la chambre de Jacques ! Quels joyeux reflets clairs la cheminée envoyait sur notre nappe ! Et ce vieux vin cacheté, comme il sentait les violettes ! Et ce pâté, quelle belle croûte en or bruni il vous avait ! Ah ! de ces pâtés-là, on n’en fait plus maintenant; tu n’en boiras plus jamais de ces vins-là, mon pauvre Eyssette !

De l’autre côté de la table, en face, tout en face de moi, Jacques me versait à boire et, chaque fois que je levais les yeux, je voyais son regard tendre comme celui d’une mère, qui me riait doucement. Moi, j’étais si heureux d’être là que j’en avais positivement la fièvre. Je parlais, je parlais !

— Mange donc, me disait Jacques en me remplissant mon assiette; mais je parlais toujours et je ne mangeais pas. Alors, pour me faire taire, il se mit à bavarder, lui aussi, et me narra longuement, sans prendre haleine, tout ce qu’il avait fait depuis plus d’un an que nous ne nous étions pas vus.

— Quand tu fus parti, me disait-il, — et les choses les plus tristes, il les contait toujours avec son divin sourire résigné, – quand tu fus parti, la maison devint tout à fait lugubre. Le père ne travaillait plus; il passait tout son temps dans le magasin à jurer contre les révolutionnaires et à me crier que j’étais un âne, ce qui n’avançait pas les affaires. Des billets protestés tous les matins, des descentes d’huissiers tous les deux jours ! chaque coup de sonnette nous faisait sauter le cœur. Ah ! tu t’en es allé au bon moment.

Au bout d’un mois de cette terrible existence, mon père partit pour la Bretagne au compte de la Compagnie vinicole, et Mme Eyssette chez l’oncle Baptiste. Je les embarquai tous les deux. Tu penses si j’en ai versé de ces larmes… Derrière eux, tout notre pauvre mobilier fut vendu, oui, mon cher, vendu dans la rue, sous mes yeux, devant notre porte; et c’est bien pénible va ! de voir son foyer s’en aller ainsi pièce par pièce. On ne se figure pas combien elles font partie de nous-mêmes, toutes ces choses de bois ou d’étoffe que nous avons dans nos maisons. Tiens ! quand on a enlevé l’armoire au linge, tu sais, celle qui a sur ses panneaux des amours roses avec des violons, j’ ai eu envie de courir après l’acheteur et de crier bien fort: “ Arrêtez-le ! ” Tu comprends ça, n’est-ce pas ?

De tout notre mobilier, je ne gardai qu’une chaise, un matelas et un balai; ce balai me fut très utile, tu vas voir. J’installai ces richesses dans un coin de notre maison de la rue Lanterne, dont le loyer était payé encore pour deux mois, et me voilà occupant à moi tout seul ce grand appartement nu, froid, sans rideaux. Ah ! mon ami, quelle tristesse ! Chaque soir, quand je revenais de mon bureau, c’était un nouveau chagrin et comme une surprise de me retrouver seul entre ces quatre murailles. J’allais d’une pièce à l’autre, fermant les portes très fort, pour faire du bruit. Quelquefois il me semblait qu’on m’appelait au magasin, et je criais: “ J’y vais ! ” Quand j’entrais chez notre mère, je croyais toujours que j’allais la trouver tricotant tristement dans son fauteuil, près de la fenêtre…

Pour comble de malheur, les babarottes reparurent. Ces horribles petites bêtes, que nous avions eu tant de peine à combattre en arrivant à Lyon, apprirent sans doute votre départ et tentèrent une nouvelle invasion, bien plus terrible encore que la première. D’abord j’essayai de résister. Je passai mes soirées dans la cuisine, ma bougie d’une main, mon balai de l’autre, à me battre comme un lion, mais toujours en pleurant. Malheureusement j’étais seul, et j’avais beau me multiplier, ce n’était plus comme au temps d’Annou. Du reste, les babarottes, elles aussi, arrivaient en plus grand nombre. Je suis sûr que toutes celles de Lyon, — et Dieu sait s’il y en a dans cette grosse ville humide ! – s’étaient levées en masse pour venir assiéger notre maison. La cuisine en était toute noire, je fus obligé de la leur abandonner. Quelquefois je les regardais avec terreur par le trou de la serrure. Il y en avait des milliards de mille… Tu crois peut-être que ces maudites bêtes s’en tinrent là ! Ah bien oui ! tu ne connais pas ces gens du Nord. C’est envahissant comme tout. De la cuisine, malgré portes et serrures, elles passèrent dans la salle à manger, où j’avais fait mon lit. Je le transportai dans le magasin, puis dans le salon. Tu ris ! j’aurais voulu t’y voir.

De pièce en pièce, les damnées babarottes me poussèrent jusqu’à notre ancienne petite chambre, au fond du corridor. Là, elles me laissèrent deux à trois jours de répit; puis un matin, en m’éveillant, j’en aperçus une centaine qui grimpaient silencieusement le long de mon balai, pendant qu’un autre corps de troupe se dirigeait en bon ordre vers mon lit. Privé de mes armes, forcé dans mes derniers redans, je n’avais plus qu’à fuir. C’est ce que je fis. J’abandonnai aux babarottes le matelas, la chaise, le balai, et je m’en fus de cette horrible maison de la rue Lanterne, pour n’y plus revenir.

Je passais encore quelques mois à Lyon, mais bien longs, bien noirs, bien larmoyants. À mon bureau, on ne m’appelait plus que sainte Madeleine. Je n’allais nulle part. Je n’avais pas un ami. Ma seule distraction, c’était tes lettres… Ah ! mon Daniel, quelle jolie façon tu as de dire les choses ! Je suis sûr que tu pourrais écrire dans les journaux, si tu voulais. Ce n’est pas comme moi. Figure-toi qu’à force d’écrire sous la dictée j’en suis arrivé à être à peu près aussi intelligent qu’une machine à coudre. Impossible de rien trouver par moi-même. M. Eyssette avait bien raison de me dire: “ Jacques, tu es un âne. ” Après tout, ce n’est pas si mal d’être un âne. Les ânes sont de braves bêtes, patientes, fortes, laborieuses, le cœur bon et les reins solides… Mais revenons à mon histoire.

Dans toutes tes lettres, tu me parlais de la reconstruction du foyer, et, grâce à ton éloquence, j’avais comme toi pris feu pour cette grande idée. Malheureusement, ce que je gagnais à Lyon suffisait à peine pour me faire vivre. C’est alors que la pensée me vint de m’embarquer pour Paris. Il me semblait que là je serais plus à même de venir en aide à la famille, et que je trouverais tous les matériaux nécessaires à notre fameuses reconstruction. Mon voyage fut donc décidé: seulement je pris mes précautions. Je ne voulais pas tomber dans les rues de Paris comme un pierrot sans plumes. C’est bon pour toi, mon Daniel il y a des grâces d’état pour les jolis garçons; mais moi, un grand pleurard !

J’allai donc demander quelques lettres de recommandation à notre ami le curé de Saint-Nizier. C’est un homme très bien posé dans le faubourg Saint-Germain. Il me donna deux lettres, l’une pour un comte, l’autre pour un duc. Je me mets bien, comme tu vois. De là je m’en fus trouver un tailleur qui sur ma bonne mine, consentit à me faire crédit d’un bel habit noir avec ses dépendances, gilet, pantalon, et caetera. Je mis mes lettres de recommandation dans mon habit, mon habit dans une serviette, et me voilà parti, avec trois louis en poche: 35 francs pour mon voyage et 25 pour voir venir.

Le lendemain de mon arrivée à Paris, dès sept heures du matin, j’étais dans les rues, en habit noir et en gants jaunes. Pour ta gouverne, petit Daniel, ce que je faisais là était très ridicule. À sept heures du matin, à Paris, tous les habits noirs sont couchés, ou doivent l’être. Moi, je l’ignorais; et j’étais très fier de promener le mien parmi ces grandes rues, en faisant sonner mes escarpins neufs. Je croyais aussi qu’en sortant de bonne heure j’aurais plus de chances pour rencontrer la Fortune. Encore une erreur: la Fortune à Paris ne se lève pas matin.

Me voilà donc trottant par le faubourg Saint-Germain avec mes lettres de recommandation en poche.

J’allai d’abord chez le comte, rue de Lille; puis chez le duc, rue Saint-Guillaume: aux deux endroits, je trouvai les gens de service en train de laver les cours et de faire reluire les cuivres des sonnettes. Quand je dis à ces faquins que je venais parler à leurs maîtres de la part du curé de Saint-Nizier, ils me rirent au nez en m’envoyant des seaux d’eau dans les jambes… Que veux-tu, mon cher ? c’est ma faute, aussi: il n’y a que les pédicures qui vont chez les gens à cette heure-là. Je me le tins pour dit.

Tel que je te connais, toi, je suis sûr qu’à ma place tu n’aurais jamais osé retourner dans ces maisons et affronter les regards moqueurs de la valetaille. Eh bien moi, j’y retournai avec aplomb le jour même, dans l’après-midi, et, comme le matin, je demandai aux gens de service de m’introduire auprès de leurs maîtres, toujours de la part du curé de Saint-Nizier. Bien m’en prit d’avoir été brave: ces deux messieurs étaient visibles et je fus tout de suite introduit. Je trouvai deux hommes et deux accueils bien différents. Le comte de la rue de Lille me reçut très froidement. Sa longue figure maigre, sérieuse jusqu’à la solennité, m’intimidait beaucoup, et je ne trouvai pas quatre mots à lui dire. Lui de son côté me parla à peine. Il regarda la lettre du curé de Saint-Nizier, la mit dans sa poche, me demanda de lui laisser mon adresse, et me congédia d’un geste glacial, en me disant: ” Je m’occuperai de vous; inutile que vous reveniez. Si je trouve quelque chose, je vous écrirai. ”

Le diable soit de l’homme ! Je sortis de chez lui, transi jusqu’aux moelles. Heureusement la réception qu’on me fit rue Saint-Guillaume avait de quoi me réchauffer le cœur. J’y trouvai le duc le plus réjoui, le plus épanoui, le plus bedonnant, le plus avenant du monde. Et comme il l’aimait, son cher curé de Saint-Nizier ! et comme tout ce qui venait de là serait sûr d’être bien accueilli rue Saint-Guillaume !… Ah ! le bon homme ! le brave duc ! Nous fûmes amis tout de suite. Il m’offrit une pincée de tabac à la bergamote, me tira le bout de l’oreille, et me renvoya avec une tape sur la joue et d’excellentes paroles:

— Je me charge de votre affaire. Avant peu, j’aurai ce qu’il vous faut. D’ici là, venez me voir aussi souvent que vous voudrez.

Je m’en allai ravi.

Je passai deux jours sans y retourner, par discrétion. Le troisième jour seulement, je poussai jusqu’à l’hôtel de la rue Saint-GuilIaume. Un grand escogriffe bleu et or me demanda mon nom. Je répondis d’un air suffisant:

— Dites que c’est de la part du curé de Saint-Nizier.

Il revint au bout d’un moment.

— M. le duc est très occupé. Il prie monsieur de l’excuser et de vouloir bien passer un autre jour.

Tu penses si je l’excusai, ce pauvre duc !

Le lendemain, je revins à la même heure. Je trouvai le grand escogriffe bleu de la veille, perché comme un ara sur le perron. Du plus loin qu’il m’aperçut, il me dit gravement:

— M. le duc est sorti.

– Ah ! très bien ! répondis-je, je reviendrai. Dites-lui, je vous prie, que c’est la personne de la part du curé de Saint-Nizier.

Le lendemain, je reviens encore; les jours suivants aussi, mais toujours avec le même insuccès. Une fois le duc était au bain, une autre fois à la messe, un jour au jeu de paume, un autre avec du monde. — Avec du monde ! En voilà une formule. Eh bien, et moi je ne suis donc pas du monde ?

À la fin, je me trouvais si ridicule avec mon éternel ” De la part du curé de Saint-Nizier, ” que je n’osais plus dire de la part de qui je venais. Mais le grand ara bleu du perron ne me laissais jamais partir sans me crier, avec une gravité imperturbable:

— Monsieur est sans doute la personne qui vient de la part du curé de Saint-Nizier ?

Et cela faisait beaucoup rire d’autres aras bleus qui flânaient par là dans les cours. Tas de coquins ! Si j’avais pu leur allonger quelques coups de trique de ma part à moi, et non de celle du curé de Saint-Nizier !

Il y avait dix jours environ que j’étais à Paris, lorsqu’un soir, en revenant l’oreille basse d’une de ces visites à la rue Saint-Guillaume – je m’étais juré d’y aller jusqu’à ce qu’on me mît à la porte, – je trouvai chez mon portier une petite lettre. Devine de qui ?… Une lettre du comte, mon cher, du comte de la rue de Lille, qui m’engageait à me présenter sans retard chez son ami le marquis d’Hacqueville. On demandait un secrétaire… Tu penses, quelle joie ! et aussi quelle leçon ! Cet homme froid et sec, sur lequel je comptais si peu, c’était justement lui qui s’occupait de moi, tandis que l’autre, si accueillant, me faisait faire depuis huit jours le pied de grue sur son perron, exposé, ainsi que le curé de Saint-Nizier, aux rires insolents des aras bleu et or… C’est là la vie, mon cher; et à Paris on l’apprend vite.

Sans perdre une minute, je courus chez le marquis d’Hacqueville. Je trouvai un petit vieux, frétillant, sec, tout en nerfs, alerte et gai comme une abeille. Tu verras quel joli type. Une tête d’aristocrate, fine et pâle, des cheveux noirs comme des quilles, et rien qu’un œil, l’autre est mort d’un coup d’épée, voilà longtemps. Mais celui qui reste est si brillant, si vivant, si interrogeant, qu’on ne peut pas dire que le marquis est borgne. Il a deux yeux dans le même œil, voilà tout.

Quand j’arrivai devant ce singulier petit vieillard, je commençai à lui débiter quelques banalités de circonstance, mais il m’arrêta net:

— Pas de phrases ! me dit-il. Je ne les aime pas. Venons aux faits, voici. J’ai entrepris d’écrire mes mémoires. Je m’y suis malheureusement pris un peu tard, et je n’ai plus ” de temps à perdre, commençant à me faire très vieux. J’ai calculé qu’en employant tous mes instants, il me fallait encore trois années de travail pour terminer mon œuvre. J’ai soixante-dix ans, les jambes sont en déroute; mais la tête n’a pas bougé. Je peux donc espérer aller encore trois ans et mener mes mémoires à bonne fin. Seulement, je n’ai pas une minute de trop; c’est ce que mon secrétaire n’a pas compris. Cet imbécile, – un garçon fort intelligent, ma foi, dont j’étais enchanté, – s’est mis dans la tête d’être amoureux et de vouloir se marier. Jusque-là il n’y a pas de mal. Mais voilà-t-il pas que, ce matin, mon drôle vient me demander deux jours de congé pour faire ses noces. Ah ! bien oui ! deux jours de congé ! Pas une minute.

” – Mais, monsieur le marquis…

” – Il n’y a pas de ” mais, monsieur le marquis… ” Si vous vous en allez deux jours, vous vous en irez tout à fait.

” – Je m’en vais, monsieur le marquis.

” – Bon voyage ! ”

Et voilà mon coquin parti… C’est sur vous, mon cher garçon, que je compte pour le remplacer. Les conditions sont celles-ci: le secrétaire vient chez moi le matin à huit heures; il apporte son déjeuner. Je dicte jusqu’à midi. À midi le secrétaire déjeune tout seul, car je ne déjeune jamais. Après le déjeuner du secrétaire qui doit être très court, on se remet à l’ouvrage. Si je sors, le secrétaire m’accompagne; il a un crayon et du papier. Je dicte toujours: en voiture, à la promenade, en visite, partout ! le soir, le secrétaire dîne avec moi. Après le dîner, nous relisons ce que j’ai dicté dans la journée. Je me couche à huit heures, et le secrétaire est libre jusqu’au lendemain. Je donne cent francs par mois et le dîner. Ce n’est pas le Pérou; mais dans trois ans, les mémoires terminés, il y aura un cadeau, et un cadeau royal, foi d’Hacqueville ! ce que je demande, c’est qu’on soit exact, qu’on ne se marie pas, et qu’on sache écrire très vite sous la dictée. Savez-vous écrire sous la dictée ?

– Oh ! parfaitement, monsieur le marquis, répondis-je avec une forte envie de rire.

C’était si comique, en effet, cet acharnement du destin à me faire écrire sous la dictée toute ma vie !…

Eh bien, alors, mettez-vous là, reprit le marquis… Voici du papier et de l’encre. Nous allons travailler tout de suite. J’en suis au chapitre XXIV: Mes démêlés avec M. de Villèle. Écrivez… ”

Et le voilà qui se met à me dicter d’une petite voix de cigale, en sautillant d’un bout de la pièce à l’autre.

C’est ainsi, mon Daniel, que je suis entré chez cet original, lequel est au fond un excellent homme. Jusqu’à présent, nous sommes très contents l’un de l’autre; hier au soir, en apprenant ton arrivée, il a voulu me faire emporter pour toi cette bouteille de vin vieux. On nous en sert une comme cela tous les jours à notre dîner, c’est te dire si l’on dîne bien. Le matin, par exemple, j’apporte mon déjeuner; et tu rirais de me voir manger mes deux sous de fromage d’Italie dans une fine assiette de Moustiers sur une nappe à blason. Ce que le bonhomme en fait, ce n’est pas par avarice, mais pour éviter à son vieux cuisinier, M. Pilois, la fatigue de me préparer mon déjeuner… En somme, la vie que je mène n’est pas désagréable. Les mémoires du marquis sont fort instructifs, j’apprends sur M. Decazes et M. de Villèle une foule de choses qui ne peuvent pas manquer de me servir un jour ou l’autre. À huit heures du soir, je suis libre. Je vais lire les journaux dans un cabinet de lecture, ou bien encore dire bonjour à notre ami Pierrotte…

Tu te rappelles, l’ami Pierrotte ? tu sais ! Pierrotte des Cévennes, le frère de lait de maman. Aujourd’hui Pierrotte n’est plus Pierrotte: c’est M. Pierrotte comme les deux bras. Il a un beau magasin de porcelaines au passage du Saumon; et comme il aimait beaucoup Mme Eyssette, j’ai trouvé sa maison ouverte à tous battants. Pendant les soirées d’hiver, c’était une ressource… Mais maintenant que te voilà, je ne suis plus en peine pour mes soirées… Ni toi non plus, n’est-ce pas, frérot ? Oh ! Daniel, mon Daniel, que je suis content ! Comme nous allons être heureux !…

 

Le Petit Chose

Un roman d’Alphonse Daudet



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