Pierre de Ronsard est un poète français du 16ème siècle et est un des plus grands hommes de l’histoire de la littérature française.
Pierre de Ronsard
Pierre de Ronsard est un poète français du 16ème siècle et est un des plus grands hommes de l’histoire de la littérature française.
Vu que tu es plus blanche que le lis,
Qui t’a rougi ta lèvre vermeillette
D’un si beau teint ? Qui est-ce qui t’a mis
Sur ton beau sein cette couleur rougette ?
Qui t’a noirci les arcs de tes sourcils ?
Qui t’a bruni tes beaux yeux, ma maîtresse ?
Ô grand beauté remplie de soucis,
Ô grand beauté pleine de grand liesse !
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Je vois dedans Amour, qui va changeant de place,
Ores bas, ores haut, toujours me regardant,
Et son arc contre moi coup sur coup débandant.
Las ! si je faux, raison, que veux-tu que j’y fasse ?
Tant s’en faut que je sois alors maître de moi,
Que je vendrais mon père, et trahirais mon Roi,
Alors que j’esperois la bonne grace d’elle,
L’Amour a mon espoir que la Mort combattu :
La Mort a mon espoir d’un cercueil revestu,
Dont j’esperois la paix de ma longue querelle.
Amour tu es enfant inconstant et leger .
Monde, tu es trompeur, pipeur et mensonger,
Il ne faut prendre ainsi tous péchés à dédain,
Quand la faute en péchant n’est pas continuelle ;
Puis il faut endurer d’une maîtresse belle
Qui confesse sa faute, et s’en repent soudain.
Tu me diras qu’honnête et gentille est t’amie,
Et je te répondrai qu’honnête fut Cynthie,
Second livre des Amours
Pierre de Ronsard
Quand vous étiez petite, une mignarde abeille
Dans vos lèvres forma son doux miel savoureux,
Amour laissa ses traits dans vos yeux rigoureux,
Pithon vous fit la voix à nulle autre pareille.
Vous avez les tétins comme deux monts de lait,
Qui pommellent ainsi qu’au printemps nouvelet
Second livre des Amours
Pierre de Ronsard
Il sort de votre bouche un doux flair, qui le thym,
Le jasmin et l’oeillet, la framboise et la fraise
Surpasse de douceur, tant une douce braise
Vient de la bouche au coeur par un nouveau chemin.
Il sort de votre sein une odoreuse haleine
(Je meurs en y pensant) de parfum toute pleine,
Sus ! debout ! allons voir l’herbelette perleuse,
Et votre beau rosier de boutons couronné,
Et vos oeillets mignons auxquels aviez donné,
Hier au soir de l’eau, d’une main si soigneuse.
Harsoir en vous couchant vous jurâtes vos yeux
D’être plus tôt que moi ce matin éveillée :