L’ame solitaire

Quand la lune au ciel noir resplendit claire et ronde,
Le vers en mon cerveau comme une eau vive abonde.
Il coule naturel comme une source au bois,
Avec des sons fluets de flûte et de hautbois
Et, souvent, des accords doux et mélancoliques
D’harmonium plaintif et de vieilles musiques.
La lune verse au coeur sa blanche intimité
De rêve vaporeux où passe une beauté,
Et dans les chemins creux où la fraîcheur s’exhale
Ajoute aux flaques d’eau quelques mares d’opale,
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Avril à l’air léger, sonore et lumineux,
Fait passer sur la rue où fume un peu de glace
En vibrante fumée incolore et fugace,
Le vent qui penchera les rosiers épineux.
Le soleil, boule d’or au ciel vertigineux,
Impatient d’atteindre à sa plus haute place,
Monte, et le vent devient plus tiède sur la face ;
La neige fond au pied des sapins résineux.
Monte, divin soleil, afin que tout renaisse !
Rends au coeur épuisé le sang de sa jeunesse,
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Nocturnes

I
Le vent mélodieux chante dans les pins sombres
Dont les larges bras noirs bougent parmi les ombres
Le ciel s’est étoilé lentement. La forêt
Voit mille yeux bleus s’ouvrir sur son dôme discret,
Et, sur le sol moelleux que vêt la feuille brune,
Luire de fins rayons et des flaques de lune.
Parfois vibre un bruit d’aile, et furtif, égaré,

Un oiseau somnambule apparaît, effaré.

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Vespérales

I
Comme sont morts les preux, dans la gloire et le sang,
Au soir du jour frappés au coeur d’un fer puissant,
Le soleil, chevalier bardé d’or qui s’irise,
Dans le champ de l’azur, tout sanglant, agonise.
De son sein, à longs flots jaillit la pourpre en feu,

Qui coule, se propage et s’épand dans le bleu
Comme un golfe profond que le soir violette,
En avançant à pas lents d’ombre qui halète.

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Soirs qui viennent plus tôt du ciel plus bas : septembre ;
Première effeuillaison des choses vers le sol.
Premier exode ailé dans l’innombrable vol
Parti des arbres, en essaims de pourpre et d’ambre;
Premier retour au livre oublié dans la chambre ;
Seuls vrais repos sur l’oreiller plus mol ;
Apaisement profond des sens, que l’Été fol
Exaspéra ; bonheur vague de chaque membre …
Automne cher ! saison propice au souvenir,
Comme un vieil air joué dans l’âme allant finir !

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Ce soir je me sens malheureux
C’est qu’il a menti le beau songe
Je m’exaltais en plein mensonge
Ah! comme j’en sors douloureux
Je croyais, et c’était ma gloire
J’espérais, c’était mon bonheur
Et maintenant, j’ai dans le coeur
Le mal affreux de ne plus croire
Je pleure, et ma main tremble un peu
Demain, je serai triste encore

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Vaguement, en mon coeur je sens que se rallume
Mon amour, comme un feu de lampe dans la brume.
C’est un charme qu’on prend pour quelque souvenir
Qui dans l’âme, d’abord, peut tout entier tenir.
Et la lampe bientôt en étoile se change,
Et répand des rayons dont la brume s’effrange.
Et c’est moins qu’une ivresse et c’est plus qu’un frisson…
Mon âme est pleine et chante une ancienne chanson.
Et puis, c’est un soleil en sa clarté première,
Qui verse à grands flots d’or sa divine lumière !
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Effets de neige et de givre

Ma vitre, ce matin, est tout en feuilles blanches,
En fleurs de givre, en fruits de frimas fins, en branches
D’argent, sur qui des frissons blancs se sont glacés.
Des arbres de vermeil l’un à l’autre enlacés,

Immobiles, ont l’air d’attendre qu’un vent passe
Tranquille, mol et blanc. Calme petit espace
Où tout a le repos profond de l’eau qui dort,
Parce que tout cela gît insensible et mort.
Vision qui fondra dès la première flamme,

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La nuit mystérieuse éveille en nous des rêves,
De beaux rêves rêvés le long des jaunes grèves,
Qui s’élèvent aux clairs de lune familiers
Comme les papillons nocturnes par milliers.
Lourds encor du sommeil dont leurs ailes sont pleines,
Ils montent incertains vers les lueurs sereines
Et disparaissent. Puis, d’autres essaims bientôt
Les joignent, qui s’en vont se perdre aussi là-haut…
Mais le ciel nous les rend, le grand ciel magnanime,
Car il sait que le cœur souvent le plus sublime

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J’attends. Le vent gémit.
Le soir vient. L’heure sonne.
Mon cœur impatient s’émeut. Rien ni personne.
J’attends, les yeux fermés pour ne pas voir le temps
Passer en déployant les ténèbres. J’attends.
Cédant au sommeil dont la quiétude tente,
J’ai passé cette nuit en un rêve d’attente.
Le jour est apparu baigné d’or pourpre et vif,
Comme hier, comme avant, mon cœur bat attentif.
Et je suis énervé d’attendre, sans comprendre,
Comme hier et demain, ce que je puis attendre.
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