Romans Jules Verne

Voyage au centre de la Terre

Chapitre IV

” Il est parti ? s’écria Marthe en accourant au bruit de la porte de la rue qui, violemment refermée, venait d’ébranler la maison tout entière.

— Oui ! répondis-je, complètement parti !

— Eh bien ? et son dîner ? fit la vieille servante.

— Il ne dînera pas !

— Et son souper ?
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Chapitre V

Je n’eus que le temps de replacer sur la table le malencontreux document.

Le professeur Lidenbrock paraissait profondément absorbé. Sa pensée dominante ne lui laissait pas un instant de répit; il avait évidemment scruté, analysé l’affaire, mis en œuvre toutes les ressources de son imagination pendant sa promenade, et il revenait appliquer quelque combinaison nouvelle.

En effet, il s’assit dans son fauteuil, et, la plume à la main, il commença à établir des formules qui ressemblaient à un calcul algébrique. Lire la suite...

Chapitre VI

À ces paroles un frisson me passa par tout le corps. Cependant je me contins. Je résolus même de faire bonne figure. Des arguments scientifiques pouvaient seuls arrêter le professeur Lidenbrock. Or, il y en avait, et de bons, contre la possibilité d’un pareil voyage. Aller au centre de la terre ! Quelle folie ! Je réservai ma dialectique pour le moment opportun, et je m’occupai du repas.

Inutile de rapporter les imprécations de mon oncle devant la table desservie. Tout s’expliqua. La liberté fut rendue à la bonne Marthe. Elle courut au marché et fit si bien, qu’une heure après, ma faim était calmée, et je revenais au sentiment de la situation. Lire la suite...

Chapitre VII

Ainsi se termina cette mémorable séance. Cet entretien me donna la fièvre. Je sortis du cabinet de mon oncle comme étourdi, et il n’y avait pas assez d’air dans les rues de Hambourg pour me remettre. Je gagnai donc les bords de l’Elbe, du côté du bac à vapeur qui met la ville en communication avec le chemin de fer de Harbourg.

Étais-je convaincu de ce que je venais d’apprendre ? N’avais-je pas subi la domination du professeur Lidenbrock ? Devais-je prendre au sérieux sa résolution d’aller au centre du massif terrestre ? Venais-je d’entendre les spéculations insensées d’un fou ou les déductions scientifiques d’un grand génie ? En tout cela, où s’arrêtait la vérité, où commençait l’erreur ? Lire la suite...

Chapitre VIII

Altona, véritable banlieue de Hambourg, est tête de ligne du chemin de fer de Kiel, qui devait nous conduire au rivage des Belt. En moins de vingt minutes, nous entrions sur le territoire du Holstein.

À six heures et demie, la voiture s’arrêta devant la gare; les nombreux colis de mon oncle, ses volumineux articles de voyage furent déchargés, transportés, pesés, étiquetés, rechargés dans le wagon de bagages, et à sept heures nous étions assis l’un vis-à-vis de l’autre dans le même compartiment. La vapeur siffla, la locomotive se mit en mouvement. Nous étions partis. Lire la suite...

Chapitre IX

Le jour du départ arriva. La veille, le complaisant M. Thomson nous avait apporté des lettres de recommandations pressantes pour le comte Trampe, gouverneur de l’Islande, M. Pietursson, le coadjuteur de l’évêque, et M. Finsen, maire de Reykjawik. En retour, mon oncle lui octroya les plus chaleureuses poignées de main.

Le 2, à six heures du matin, nos précieux bagages étaient rendus à bord de la Valkyrie. Le capitaine nous conduisit à des cabines assez étroites et disposées sous une espèce de rouffle. Lire la suite...

Chapitre X

Le dîner était prêt; il fut dévoré avec avidité par le professeur Lidenbrock, dont la diète forcée du bord avait changé l’estomac en un gouffre profond. Ce repas, plus danois qu’islandais, n’eut rien de remarquable en lui-même; mais notre hôte, plus islandais que danois, me rappela les héros de l’antique hospitalité. Il me parut évident que nous étions chez lui plus que lui-même.

La conversation se fit en langue indigène, que mon oncle entremêlait d’allemand et M. Fridriksson de latin, afin que je pusse la comprendre. Elle roula sur des questions scientifiques, comme il Lire la suite...

Chapitre XI

Le soir, je fis une courte promenade sur les rivages de Reykjawik, et je revins de bonne heure me coucher dans mon lit de grosses planches, où je dormis d’un profond sommeil.

Quand je me réveillai, j’entendis mon oncle parler abondamment dans la salle voisine. Je me levai aussitôt et je me hâtai d’aller le rejoindre.

Il causait en danois avec un homme de haute taille, vigoureusement découplé. Ce grand gaillard devait être d’une force peu commune. Ses yeux, percés dans une tête très-grosse et assez naïve, me parurent intelligents. Ils étaient d’un bleu rêveur. De longs cheveux, qui eussent passé pour roux, même en Angleterre, tombaient sur ses Lire la suite...

Chapitre XII

Nous étions partis par un temps couvert, mais fixe. Pas de fatigantes chaleurs à redouter, ni pluies désastreuses. Un temps de touristes.

Le plaisir de courir à cheval à travers un pays inconnu me rendait de facile composition sur le début de l’entreprise. J’étais tout entier au bonheur de l’excursionniste fait de désirs et de liberté. Je commençais à prendre mon parti de l’affaire.

” D’ailleurs, me disais-je, qu’est-ce que je risque ? de voyager au milieu du pays le plus curieux ! de gravir une montagne fort remarquable ! au pis-aller de descendre au fond d’un cratère éteint ? Il est bien évident que ce Saknussemm n’a pas fait autre chose. Lire la suite...

Chapitre XIII

Il aurait dû faire nuit, mais sous le soixante cinquième parallèle, la clarté diurne des régions polaires ne devait pas m’étonner; en Islande, pendant les mois de juin et juillet, le soleil ne se couche pas.

Néanmoins la température s’était abaissée; j’avais froid, et surtout faim. Bienvenu fut le “ böer ” qui s’ouvrit hospitalièrement pour nous recevoir.

C’était la maison d’un paysan, mais, en fait d’hospitalité, elle valait celle d’un roi. À notre arrivée, le maître vint nous tendre la main, et, sans plus de cérémonie, il nous fit signe de le suivre. Lire la suite...

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