Auteur Molière Jean Baptiste Poquelin

Dom Juan ou le Festin de pierre

ACTE II, Scène III

DOM JUAN, SGANARELLE, PIERROT, CHARLOTTE.

PIERROT, se mettant entre-deux et poussant Dom Juan: Tout doucement, Monsieur, tenez-vous, s’il vous plaît. Vous vous échauffez trop, et vous pourriez gagner la purésie.

DOM JUAN, repoussant rudement Pierrot: Qui m’amène cet impertinent ?

PIERROT: Je vous dis qu’ou vous tegniez, et qu’ou ne caressiais point nos accordées.

DOM JUAN continue de le repousser: Ah ! que de bruit !

PIERROT: Jerniquenne ! ce n’est pas comme ça qu’il faut pousser les gens.

CHARLOTTE, prenant Pierrot par le bras: Et laisse-le faire aussi, Piarrot.

PIERROT: Quement ? que je le laisse faire ? Je ne veux pas, moi.

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ACTE II, Scène IV

DOM JUAN, SGANARELLE, CHARLOTTE, MATHURINE.

SGANARELLE, apercevant Mathurine: Ah ! ah !

MATHURINE, à Dom Juan: Monsieur, que faites-vous donc là avec Charlotte ? Est-ce que vous lui parlez d’amour aussi ?

DOM JUAN, à Mathurine: Non, au contraire, c’est elle qui me témoignait une envie d’être ma femme, et je lui répondais que j’étais engagé à vous.

CHARLOTTE: Qu’est-ce que c’est donc que vous veut Mathurine ?

DOM JUAN, bas, à Charlotte: Elle est jalouse de me voir vous parler, et voudrait bien que je l’épousasse; mais je lui dis que c’est vous que je veux.

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Le Bourgeois gentilhomme ACTE III Scène VII

Le Bourgeois gentilhomme par Molière

Madame Jourdain, Nicole.

Nicole

Ma foi ! Madame, la curiosité m’a coûté quelque chose; mais je crois qu’il y a quelque anguille sous roche, et ils parlent de quelque affaire où ils ne veulent pas que vous soyez.

Madame Jourdain

Ce n’est pas d’aujourd’hui, Nicole, que j’ai conçu des soupçons de mon mari. Je suis la plus trompée du monde, ou il y a quelque amour en campagne, et je travaille à découvrir ce que ce peut être. Mais songeons à ma fille. Tu sais l’amour que Cléonte a pour elle. C’est un homme qui me revient, et je veux aider sa recherche, et lui donner Lucile, si je puis.

Nicole

En vérité, Madame, je suis la plus ravie du monde de vous voir dans ces sentiments; car, si le maître vous revient, le valet ne me revient pas moins, et je souhaiterais que notre mariage se pût faire à l’ombre du leur.
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Le Bourgeois gentilhomme ACTE III Scène VIII

Le Bourgeois gentilhomme par Molière

Cléonte, Covielle, Nicole.

Nicole

Ah ! vous voilà tout à propos. Je suis une ambassadrice de joie, et je viens…

Cléonte

Retire-toi, perfide, et ne me viens point amuser avec tes traîtresses paroles.

Nicole

Est-ce ainsi que vous recevez…

Cléonte

Retire-toi, te dis-je, et va-t’en dire de ce pas à ton infidèle maîtresse qu’elle n’abusera de sa vie le trop simple Cléonte.

Nicole

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ACTE II, Scène V

DOM JUAN, LA RAMÉE, CHARLOTTE, MATHURINE, SGANARELLE.

LA RAMÉE: Monsieur, je viens vous avertir qu’il ne fait pas bon ici pour vous.

DOM JUAN: Comment ?

LA RAMÉE: Douze hommes à cheval vous cherchent, qui doivent arriver ici dans un moment; je ne sais pas par quel moyen ils peuvent vous avoir suivi; mais j’ai appris cette nouvelle d’un paysan qu’ils ont interrogé, et auquel ils vous ont dépeint. L’affaire presse, et le plus tôt que vous pourrez sortir d’ici sera le meilleur.

DOM JUAN, à Charlotte et Mathurine: Une affaire pressante m’oblige de partir d’ici; mais je vous prie de vous ressouvenir de la parole que je vous ai donnée, et de croire que vous aurez de mes nouvelles avant qu’il soit demain au soir. Comme la partie n’est pas égale, il faut user de stratagème, et éluder adroitement le malheur qui me cherche. Je veux que Sganarelle se revête de mes habits, et moi.

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Le malade imaginaire

Le malade imaginaire les personnages

Personnages du malade imaginaire

Argan: malade imaginaire.

Béline: seconde femme d’Argan.

Angélique: fille d’Argan et amante de Cléante.

Louison: petite fille d’Argan et sœur d’Angélique.

Béralde: frère d’Argan.

Cléante: amant d’Angélique.

Monsieur Diafoirus: médecin.

Thomas Diafoirus: son fils et amant d’Angélique.

Monsieur Purgon: médecin d’Argan.

Monsieur Fleurant: apothicaire.

Monsieur Bonnefoi: notaire.

Toinette: servante.

Le malade imaginaire

Personnages du malade imaginaire

Le malade imaginaire écrit par Molière sous la protection de Louis XIV

La pièce de Théâtre Le malade imaginaire par Molière

Le malade imaginaire Prologue

Après les glorieuses fatigues et les exploits victorieux de notre auguste monarque, il est bien juste que tous ceux qui se mêlent d’écrire travaillent ou à ses louanges, ou à son divertissement. C’est ce qu’ici l’on a voulu faire; et ce prologue est un essai des louanges de ce grand prince, qui donne entrée à la comédie du Malade imaginaire dont le projet a été fait pour le délasser de ses nobles travaux.

La décoration représente un lieu champêtre, et néanmoins fort agréable.

Le malade imaginaire

PROLOGUE de le malade imaginaire

Le malade imaginaire écrit par Molière sous la protection de Louis XIV

La pièce de Théâtre Le malade imaginaire par Molière

Le Bourgeois gentilhomme ACTE III Scène IX

Le Bourgeois gentilhomme par Molière

Cléonte, Covielle.

Cléonte

Quoi ? traiter un amant de la sorte, et un amant le plus fidèle et le plus passionné de tous les amants ?

Covielle

C’est une chose épouvantable, que ce qu’on nous fait à tous deux.

Cléonte

Je fais voir pour une personne toute l’ardeur et toute la tendresse qu’on peut imaginer; je n’aime rien au monde qu’elle, et je n’ai qu’elle dans l’esprit; elle fait tous mes soins, tous mes désirs, toute ma joie; je ne parle que d’elle, je ne pense qu’à elle, je ne fais des songes que d’elle, je ne respire que par elle, mon cœur vit tout en elle: et voilà de tant d’amitié la digne récompense ! Je suis deux jours sans la voir, qui sont pour moi deux siècles effroyables: je la rencontre par hasard; mon cœur, à cette vue, se sent tout transporté, ma joie éclate sur mon visage, je vole avec ravissement vers elle; et l’infidèle détourne de moi ses regards, et passe brusquement, comme si de sa vie elle ne m’avait vu !

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ACTE III, Scène première

DOM JUAN, en habit de campagne, SGANARELLE, en habit de médecin.

SGANARELLE, en médecin: Ma foi, Monsieur, avouez que j’ai eu raison, et que nous voilà l’un et l’autre déguisés à merveille. Votre premier dessein n’était point du tout à propos, et ceci nous cache bien mieux que tout ce que vous vouliez faire.

DOM JUAN, en habit de campagne: Il est vrai que te voilà bien, et je ne sais où tu as été déterrer cet attirail ridicule.

SGANARELLE: Oui ? C’est l’habit d’un vieux médecin, qui a été laissé en gage au lieu où je l’ai pris, et il m’en a coûté de l’argent pour l’avoir. Mais savez-vous, Monsieur, que cet habit me met déjà en considération, que je suis salué des gens que je rencontre, et que l’on me vient consulter ainsi qu’un habile homme ?

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