Simone Veil, histoire et biographie de Veil

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Simone Veil est une femme politique Française à qui l’on doit la légalisation de l’avortement en France. Elle a été Ministre de la Santé sous le mandat de Valéry Giscard d’Estaing. Elle est une figure emblématique de la lutte pour les droits des femmes et est d’ailleurs une grande féministe. Elle a été la première femme à occuper la place de président du Parlement européen.

Biographie

Simone Jacob est née le 13 juillet 1927 à Nice et est décédée à Paris le 30 juin 2017. Sa famille est issue de Bionville-sur-Nied, un village situé en Lorraine. Son père, André Jacob, était un architecte de talent qui a remporté le Second prix de Rome en 1919. Sa mère, Yvonne Steinmetz était titulaire du baccalauréat et suivait des études en chimie lorsque le couple se marie le 22 mai 1922. Sitôt le mariage, son mari exige à ce qu’elle se consacre entièrement à sa famille.

Les Jacob étaient juifs, laïques et non pratiquants. André Jacob était très fier de cette appartenance notamment pour des raisons culturelles que religieuses.

Après la naissance de Madeleine et Denise, la famille déménage à Nice. C’est là-bas que naissent Jean Jacob, le seul garçon de la fratrie et Simone, la petite dernière. Suite à la crise de 1929, la famille connut quelques difficultés financières.

La deuxième guerre mondiale

Quand la seconde guerre mondiale éclate en septembre 1939, le régime de Vichy oblige tous les Juifs à se déclarer aux autorités puis une longue série d’interdictions à leur encontre fut publiée. Quand André Jacob finit de faire les démarches imposées, il perdit son droit d’exercer son métier. Yvonne passa alors ses journées à chercher de quoi nourrir sa famille.

En 1940, après avoir passé des vacances en Carcassonne, la famille Jacob fut soumise à la ségrégation progressive des lois anti-juives. Les choses empirent à partir de 1943 quand l’Allemagne réussit à occuper la Côte d’Azur, mais Simone passa quand même son baccalauréat en mars 1944. Elle était alors âgée de 16 ans et vivait chez Madame de Villeroy, son professeur de lettres classiques.

La déportation

Le 30 mars 2014, elle était avec un ami pour aller rejoindre un groupe d’amies quand deux Allemands en civil les ont contrôlés. Les deux jeunes gens furent tout de suite emmenés à l’hôtel Excelsior, alors utilisé pour regrouper les juifs avant leur déportation vers l’Allemagne. Son ami fut rapidement relâché et Simone eut tout juste le temps de lui glisser un mot pour qu’il prévienne sa famille et Madame de Villeroy.

Quelques heures après son arrestation, le reste de la famille Jacob fut arrêtée alors qu’elle était hébergée par des amis niçois.

Le 13 avril 1944, Simone, sa mère et sa sœur Madeleine furent envoyées dans un camp d’extermination nazi à Auschwitz-Birkenau. Elles sont arrivées à destinations deux jours plus tard. C’est là que Simone a rencontré Marceline Rosenberg, qui devint sa meilleure amie dans ce camp.

Afin d’échapper à l’extermination, Simone a déclaré avoir 18 ans. Sous le matricule 78651 qui fut tatoué sur son bras, elle dut comme les autres prisonniers, creuser des tranchées, décharger des camions et aplanir le sol.

Sa sœur Denise, quant à elle, fut déportée, à 19 ans, à Ravensbrück après avoir été arrêtée en 1944. Elle n’a jamais revu son père et son frère qui furent déportés en Lituanie.

En juillet 1944, en compagnie de sa sœur Madeleine et de sa mère, elle fut transférée à Bobrek. Le 27 janvier 1945, un peu avant la libération du camp d’Auschwitz, les Allemands emmenèrent leurs prisonniers dans la marche de la mort allant jusqu’au camp de Bergen-Belsen. Simone est affectée en cuisine. En mars 1945, sa mère meurt du typhus et sa sœur en souffre également. Cette dernière fut toutefois sauvée de justesse par les Alliés qui les libérèrent le 15 avril 1945.

De la famille Jacob, il ne restait plus de Simone, Madeleine et Denise qui a également survécu.

Le retour en France

Une fois rentrée en France, Simone ressent le besoin de parler de la déportation de sa famille, mais personne, ne lui semblait vouloir l’écouter. Elle a donc patienté jusqu’au 2 septembre 1976, quand enfin, elle put en parler dans un documentaire.

Le 23 mai 1945, elle a appris qu’elle a été reçue au baccalauréat. Elle décide alors de s’inscrire, la même année, à la faculté de droit de Paris et à l’Institut d’études politiques de Paris. C’est là qu’elle rencontre Antoine Veil qu’elle épouse le 26 octobre 1946. Quand son mari fut nommé à Stuttgart, ses proches s’étonnent qu’elle veuille l’y accompagner alors que c’est en Allemagne qu’elle a vécu l’enfer à cause de la Shoah. La jeune femme reste toutefois positive et déclare qu’il y avait une différence entre les nazis à l’origine de la Shoah et les Allemands en général.

Simone vécut de nouveau, un autre drame en 1952, lorsque sa sœur Madeleine et son fils Luc se tuèrent dans un accident. Ils revenaient justement de Stuttgart après leur avoir rendu visite.

Concernant sa vie de famille, Simone et Antoine ont eu trois fils à savoir Jean qui est avocat d’affaires, Claude-Nicolas, médecin et Pierre-François également avocat. Elle a aujourd’hui onze petits-enfants.

Sa carrière professionnelle

Après avoir obtenu sa licence de droit et son diplôme à l’Institut d’études politiques de Paris, elle décide de ne plus devenir avocate et passe le concours de la magistrature qu’elle réussit brillamment en 1956. Elle devint alors un haut fonctionnaire au sein de l’administration pénitentiaire du Ministère de la Justice. Elle s’occupait surtout d’affaires judiciaires.

Durant la guerre d’Algérie, elle s’est battue pour le transfert des prisonnières algériennes en France lesquelles étaient violées et maltraitées. Elle a également réussi à faire transférer des hommes menacés de peine capitale.

En 1964, elle fut affectée aux affaires civiles.

En 1970, alors membre du Syndicat de la magistrature, elle est élue secrétaire générale du Conseil Supérieure de la magistrature (CSM). Elle fut la première femme à occuper ce poste.

Simone Veil, histoire et biographie de Veil

La politique

Simone Veil a eu des convictions politiques depuis toujours. C’est Valéry Giscard d’Estaing qui après son élection, la nomma ministre de la Santé au sein du gouvernement de Jacques Chirac. Elle reste à ce poste sous les gouvernements de Raymond Barre.

Quand elle fut chargée de présenter le projet de loi sur l’Interruption volontaire de la grossesse (IVG) qui légalise l’avortement, Simone Veil s’est attiré les foudres de l’extrême droite ainsi que d’une partie de la droite parlementaire. Le public l’invectivait aussi, mais malgré les menaces et les attaques, elle a tenu bon et a mené le combat jusqu’à ce que la loi soit adoptée le 29 novembre 1964 à l’Assemblée nationale puis deux semaines plus tard au Sénat pour enfin entrer en vigueur le 17 janvier 1975.

Cette victoire fut baptisée « loi Veil ». Pour que sa lutte ne soit pas vaine, Simone Veil a précisé que ce nouveau texte ne devait pas banaliser l’avortement qui était avant tout un drame. Même s’il ne l’interdisait plus, il ne créait aucunement un droit à l’avortement.

Toujours en tant que ministre de la Santé, Simone Veil a mis en place des aides financières pour les mères d’enfants en bas âge, à stabiliser les comptes de l’Institut Pasteur et a ordonné la fermeture des centres hospitaliers à faibles activités.

Quand Valéry Giscard d’Estaing a lancé son projet de retours forcés de 100 000 Algériens par an, Simone Veil s’y est opposée et a réussi à faire échouer ce plan.

La construction de l’Union Européenne

Elle a quitté le gouvernement après la victoire de l’UDF (Union pour la démocratie française) qu’elle a conduit aux élections européennes de 1979 sur ordre de Valéry Giscard d’Estaing.

En juillet 1979, elle fut élue présidente du Parlement européen durant le troisième tour.

En 1981, le Prix International Charlemagne lui fut attribué.

En 1982, alors que certains souhaitaient qu’elle soit élue pour un second mandat, elle se retire avant le troisième tour étant donné l’absence de soutien des députés RPR.

Malgré son retrait de la présidence au Parlement européen, Simone Veil reste active dans la vie politique et se retrouve à la tête du service juridique du Parlement.

En 1984, avec l’appui de Jacques Chirac, elle impose l’Union pour la France en Europe (UFE) aux élections européennes. La liste remporte, le 17 juin, 43, 02 % des voix et 41 sièges de députés européens. Elle se retrouve alors à la tête du groupe libéral durant toute la législature.

Durant les élections européennes de 1989, elle présente une liste centriste dissidente qui remporte 8, 43 % des voix et sept députés européens.

En mars 1993, elle est élue ministre d’Etat, ministre des Affaires Sociales, de la Santé et de la Ville au sein du gouvernement d’Edouard Balladur. Durant ce mandat, elle instaure le praticien adjoint contractuel (PAC).

Durant l’élection présidentielle de 1995, elle soutient Edouard Balladur qui perd face à Jacques Chirac. Elle quitte alors le gouvernement pour intégrer l’UDF qu’elle abandonne en 1997.

En 1996, elle est élue, sous l’autorité de Léo Tindemans, membre de la Commission internationale pour les Balkans.

On la retrouve alors sur tous les fronts en luttant pour la libre circulation des personnes, en s’impliquant dans le Fonds européen pour la liberté d’expression et en s’engageant activement dans la Fondation européenne de la science qui l’a choisi comme présidente d’honneur.

En mars 1998, elle est élue membre du Conseil Constitutionnel par René Monory, alors président du Sénat.

En 2005, elle sort de son devoir de réserve afin d’inciter les gens à voter « oui » durant le référendum français sur le traité de la constitution pour l’Europe.

Le retrait de la vie publique

Entre 2001 à 2007, Simone Veil dirige et est la présidente d’honneur de la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Quand on évoque de confier à chaque élève de CM2 la mémoire d’un enfant juif mort dans la Shoah, elle s’y oppose farouchement trouvant que cela serait trop injuste.

Le 22 décembre 2004, elle retourne pour la première fois à Auschwitz accompagnée de ses petits-enfants.

Quand elle fut libérée de son devoir de réserve rattaché à son statut de membre du Conseil Constitutionnel en mars 2007, elle décide de soutenir Nicolas Sarkozy aux élections présidentielles. Quand celui-ci annonce son souhait de mettre en place un ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale, Simone Veil répond qu’elle préfèrerait un ministère de l’Immigration et de l’Intégration. Malgré cette petite divergence d’opinion, elle continue de soutenir le candidat de l’UMP.

Suite à un sondage mené par l’Ifop en 2010, Simone Veil était considérée comme la femme préférée des Français.

En octobre 2012, elle soutient Jean-Louis Borloo durant le congrès pour la création de l’Union des démocrates et indépendants (UDI). Elle fut d’ailleurs la première à avoir obtenu sa carte d’adhérent au sein de cette union.

En janvier 2013, elle assiste à la manifestation La Manif pour tous avec un drapeau à la main.

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Reconnaissances et fin de vie

Son autobiographie intitulée Une vie est parue le 31 octobre 2007. Elle a été vendue à plus de 550 000 exemplaires en France et a été traduite en plus de 15 langues européennes. L’ouvrage a remporté le prix des Lauriers Verts en 2009.

A part son livre, son action publique a également été saluée par son élection parmi les Immortels.

En octobre 2008, sur invitation de François Jacob et de Maurice Druon, elle dépose sa candidature à l’Académie Française pour combler le 13e fauteuil, à la place de Pierre Messmer, Paul Claudel et Jean Racine. Un mois plus tard, elle est élue dès le premier tour du scrutin par 22 voix contre 29.

Le 16 mars 2010, Jacques Chirac lui remet son épée d’académicienne laquelle a été réalisée par Ivan Theimer. Sur cette épée a été gravée le numéro matricule qu’elle portait durant la Shoah et qui a été tatoué sur son bras à savoir 78 651. On y retrouve également les devises de la République Française et de l’UE à savoir « Liberté, Egalité, Fraternité » et « In varietate concordia ».

Le 18 mars de la même année, elle est reçue sous la Coupole en présence de Nicolas Sarkozy et de ceux qui l’ont précédé à savoir Valéry Giscard d’Estaing et Jacques Chirac.

2013 fut pour elle une année dramatique puisqu’elle a vu disparaître, tour à tour, sa sœur Denise et son mari Antoine. Elle décida alors de se retirer de la vie publique

En août 2016, suite à une détresse respiratoire, elle a été hospitalisée. Elle est morte le 30 juin 2017 à son domicile parisien à 89 ans. Avant de quitter définitivement ce monde, son fils Pierre-François raconte que son dernier mot a été « Merci ».

Un dernier hommage national lui a été rendu le mercredi 5 juillet 2017 aux Invalides. Les honneurs militaires lui ont été rendus en présence d’Emmanuel Macron, président de la République et de ceux qui l’ont précédé : Nicolas Sarkozy, François Hollande et Bernadette Chirac qui est venue représenter son époux. De nombreuses personnalités politiques ont également été présentes.

Avec l’accord de sa famille, Simone Veil a été inhumée au Panthéon aux côtés de son mari. Comme elle l’a demandé, la prière juive du Kaddish a été prononcée sur sa tombe par ses fils Jean et Pierre-François.

Elle est aujourd’hui la cinquième femme à avoir été admise au cimetière du Montparnasse.

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