Quand on est plein de jours, gaîment on les prodigue ;
Leur flot bruyant s’épanche au hasard et sans digue ;
C’est une source vive et faite pour courir,
Et qu’aucune chaleur ne doit jamais tarir ;
Leur flot bruyant s’épanche au hasard et sans digue ;
C’est une source vive et faite pour courir,
Et qu’aucune chaleur ne doit jamais tarir ;
Pourtant la chaleur vient, et l’eau coule plus rare ;
La source baisse ; alors le prodigue est avare :
Incliné vers ses jours comme vers un miroir,
Dans leur onde limpide il cherche à se revoir ;
Mais, en tombant, déjà les feuilles l’ont voilée,
Et l’oeil n’y peut saisir qu’une image troublée.
Auguste Brizeux