L’Avare ACTE I Scène 8

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L’Avare ACTE I Scène 8

Élise, Valère.

Élise

Vous moquez-vous, Valère, de lui parler comme vous faites ?

Valère

C’est pour ne point l’aigrir, et pour en venir mieux à bout. Heurter de front ses sentiments est le moyen de tout gâter; et il y a de certains esprits qu’il ne faut prendre qu’en biaisant; des tempéraments ennemis de toute résistance; des naturels rétifs, que la vérité fait cabrer, qui toujours se raidissent contre le droit chemin de la raison, et qu’on ne mène qu’en tournant où l’on veut les conduire. Faites semblant de consentir à ce qu’il veut, vous en viendrez mieux à vos fins, et…

Élise

Mais ce mariage, Valère !

Valère

On cherchera des biais pour le rompre.

Élise

Mais quelle invention trouver, s’il se doit conclure ce soir ?

Valère

Il faut demander un délai, et feindre quelque maladie.

Élise

Mais on découvrira la feinte, si l’on appelle des médecins.

Valère

Vous moquez-vous ? Y connaissent-ils quelque chose ? Allez, allez, vous pourrez avec eux avoir quel mal il vous plaira, ils vous trouveront des raisons pour vous dire d’où cela vient.

L’Avare par Jean Baptiste Poquelin: Molière



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