Des cris étouffés

Dans  Poésie Jacques Herman
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Par des fenêtres ouvertes
Surgissent
Des vapeurs orangées
Inodores
D’inquiétante
Opacité
Des cris étouffés
Font vibrer les murs
Et parmi les cailloux

 

Que nous projetons
Aussi loin
Que nous le pouvons
Certains rebondissent
Bruyamment
Contre les barreaux
De la prison
Une file d’attente
Calme
Imperturbable
S’égrène en contrebas
Du chemin asphalté
Deux rangs devant moi
Les cheveux ébouriffés par le vent
Une femme âgée
S’arrache les vêtements
Et se met à hurler
Dépoitraillée
Devant les portes closes
Bottées de cuir brun
La matraque à la main
Deux chiennes
L’avisent aussitôt
Puis la rouent de coups
Jusqu’à ce qu’elle s’écroule
Tandis que la foule
Redouble ses cris de haine
Des nuages s’amoncellent
Au-dessus de nous
La pluie elle-même chercherait-elle
A nous menacer
Nous nous prenons à rêver
Aux trompettes de Jéricho
A des tremblements de terre
A des murs fissurés
A l’image des têtes
Lamentables Monstrueuses
Pathétiques
Des autorités
Jacques Herman
2010

 



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