Poésie Jacques Herman

Recueils de poèmes

C’est le chagrin qui se dérobe Qui engage le poète A passer par la porte Du jardin de sa restauration On doit passer un pont D’abord Elégamment On soulève son chapeau Pour saluer les demoiselles Et aérer le cerveau

Pardon Pour la fleur tombée du balcon Pour la main qui caresse Le galbe du sein Pour l’oiseau qui refuse Obstinément de s’envoler Sous prétexte Qu’il préfère le train Pardon pour les mots

Dis-moi ce que tu vois Quand ton regard se perd Dans les contorsions Des nuages à ras Des montagnes qui Nous bouchent l’horizon – Je vois des nuages – Dis-moi ce que tu vois Sur la rive opposée Quand le ciel est bleu Quand le temps est clair – Je vois des maisons – Et…

Besoin d’ouvrir Tout grand les fenêtres Besoin de te dire D’où souffle le vent Besoin de te voir Comme on voit l’océan Jusques à l’infini Besoin d’écouter Les battements du coeur Besoin d’égrainer les heures Besoin de lire entre les lignes

Ce que je veux voir Ce n’est pas la mer Ni les cargos à l’horizon Ni près de moi L’écume des vagues Ni les genêts Qui couronnent de travers Les premières dunes De sable blond Je ne veux rien voir d’autre Que les très prosaïques Crevettes qu’on décortique

Il s’est assis En tailleur Dans l’ombre bleue Du sapin vert Son corps est ici Son cœur est ailleurs Il écoute les mots Que lui souffle le vent Plongeant son regard

Le coeur bat la chamade A ras-bord plein D’inquiétudes nouvelles Et le regard embroche tout Le ventre s’amollit Au point de ressembler Aux méduses échouées Le matin sur la plage Le monde autour de soi Se réduit comme Une peau de chagrin Ou comme l’espoir Au cours d’un naufrage D’une main moite On grave un…

Tous les objets Monsieur Ont été dérobés A la faveur De la nuit sans lune Par des vauriens Des chenapans Des poètes désœuvrés L’inventaire sera dressé Par le dompteur de lions Vous y relèverez Quelques échantillons De produits de saison

Dis-moi jusqu’où nous irons Nous irons jusqu’à l’envol De notre ombre dans le ciel Jusqu’au point de rupture Entre le corps et l’essentiel Quand la mémoire infidèle Aura perdu les noms

Entre la rive-délire Et la rive-raison Les mortels chaque jour Et dans les deux sens Traversent le pont Le fleuve ignore Absolument tout Du manège des vivants Et n’a que faire A parler franc

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