Poésies Charles Gill

Le Cap Éternité

Quand au zénith trôna la pâle nébuleuse ;
Quand tout devint muet sous le ciel étoilé ;
Dans le passé fatal que le noir chagrin creuse,
À l’œil de mon esprit quand tout se fut voilé ;
Entre les bords abrupts du sombre défilé
Où passaient les frissons de la brise berceuse,
Quand tout fut recueilli, la Nuit mystérieuse,
La Nuit, la grande Nuit sereine m’a parlé !

Le jour éblouissant couvre à flots de lumière
Des vérités que l’ombre enseigne à sa manière,
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Un vent faible soufflait après l’âpre tempête. J’aperçus, en doublant le dangereux rocher, Deux anges qui tournaient au-dessus de ma tête ; Peu à peu, je les vis du canot s’approcher.  

Et le Chef m’apparut devant la vieille église. Un haut panache blanc ornait sa tête grise. Il s’approcha de moi, lent et majestueux. Mes sens m’ont-ils trompé, dans cette affreuse veille ? Non ! Il était bien là : je l’ai vu de mes yeux, Et sa voix d’outre-tombe a frappé mon oreille :  

  J’errais seul, à minuit, près de la pauvre église. À la lueur de mon flambeau, je pouvais voir Les bords de l’estuaire où dansait le flot noir, Et le petit clocher que le temps solennise.

Le soleil moribond ensanglantait les flots, Et le jour endormait ses suprêmes échos. La brise du Surouet roulait des houles lentes. Dans mon canot d’écorce aux courbes élégantes, Que Paul l’Abénaquis habile avait construit, Je me hâtais vers Tadoussac et vers la nuit. À grands coups cadencés, mon aviron de frêne Poussait le « Goéland…

J’attendais le vent d’ouest, car à l’Anse Saint-Jean Je devais m’embarquer pour relever le plan D’un dangereux récif au large des Sept-Îles.  

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