L’Olive

Je ne quiers pas la fameuse couronne,
Sainct ornement du Dieu au chef doré,
Ou que du Dieu aux Indes adoré
Le gay chapeau la teste m’environne.

Encores moins veulx-je que l’on me donne
Le mol rameau en Cypre decoré:
Celuy qui est d’Athenes honoré,
Seul je le veulx, et le Ciel me l’ordonne.

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Sola virûm nuper volitabat docta per ora
Laura, tibi Thuscis dicta, Petrarcha, sonis:
Tantaque vulgaris fuerat facundia linguas,
Ut premeret fastu scripta vetusta suo.

At nunc Thuscanam Lauram comitatur Oliva
Gallica, Bellaii cura laborque sui.
Phoebus amat Laurum, glaucam sua Pallas Olivam:
Ille suum vatem, nec minus ista suum.

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Combien que j’aye passé l’age de mon enfance et la meilleure part de
mon adolescence assez inutilement, lecteur, si est-ce que par je ne
sçay quelle naturelle inclination j’ay tousjours aimé les bonnes
lettres: singulierement nostre poësie françoise, pour m’estre plus
familiere, qui vivoy’ entre ignorans des langues estrangeres. Depuis,
la raison m’a confirmé en cete opinion: considerant que si je vouloy’
gaingner quelque nom entre les Grecz, et Latins, il y fauldroit
employer le reste de ma vie, et (peult estre) en vain, etant jà coulé
de mon aage le temps le plus apte à l’etude: et me trouvant chargé
d’affaires domestiques, dont le soing est assez suffisant pour dégouter
un homme beaucoup plus studieux que moy.

 

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À très illustre princesse Madame Marguerite, sœur unique du roy présentant ce livre

SONNET

Par un sentier inconneu à mes yeux
Vostre grandeur sur ses ailes me porte
Où de Phebus la main sçavante et forte
Guide le frein du chariot des cieulx.

Là elevé au cercle radieux
Par un Demon heureux, qui me conforte,
Celle fureur tant doulce j’en rapporte,
Dont vostre nom j’egalle aux plus haulx dieux.

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D’amour, de grace, et de haulte valeur
Les feux divins estoient ceinctz, et les cieulx
S’estoient vestuz d’un manteau precieux
A raiz ardens, de diverse couleur.

Tout estoit plein de beauté, de bonheur,
La mer tranquille, et le vent gracieulx,
Quand celle là naquit en ces bas lieux
Qui a pillé du monde tout l’honneur.

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Loyre fameux, qui ta petite source
Enfles de maintz gros fleuves et ruysseaux,
Et qui de loing coules tes cleres eaux
En l’Ocean d’une assez vive course:

Ton chef royal hardiment bien hault pousse
Et apparoy entre tous les plus beaux
Comme un thaureau sur les menuz troupeaux
Quoy que le Pau envieux s’en courrousse.

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L’heureuse branche à Pallas consacrée,
Branche de paix, porte le nom de celle
Qui le sens m’oste, et soubz grand’ beauté cele
La cruaulté, qui à Mars tant agrée.

Delaisse donq’ ô cruelle obstinée!
Ce tant doulx nom, ou bien te monstre telle,
Qu’ainsi qu’en tout sembles estre immortelle,
Sembles le nom avoir par destinée.

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C’etoit la nuyt que la Divinité
Du plus hault ciel en terre se rendit
Quand dessus moy Amour son arc tendit
Et me fist serf de sa grand’ deité.

Ny le sainct lieu de telle cruaulté,
Ny le tens mesme assez me deffendit:
Le coup au coeur par les yeux descendit
Trop ententifz à ceste grand’ beauté.

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Comme on ne peult d’oeil constant soustenir
Du beau Soleil la clarté violente,
Aussi qui void vostre face excellente
Ne peult les yeulx assez fermes tenir.

Et si de près il cuyde parvenir
A contempler vostre beauté luysante,
Telle clarté à voir luy est nuysante,
Et si le faict aveugle devenir.

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De grand’ beauté ma Déesse est si pleine,
Que je ne voy’ chose au monde plus belle.
Soit que le front je voye, ou les yeulx d’elle,
Dont la clarté saincte me guyde, et meine:

Soit ceste bouche, ou souspire une halaine
Qui les odeurs des Arabes excelle:
Soit ce chef d’or, qui rendroit l’estincelle
Du beau Soleil honteuse, obscure et vaine:

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