Phèdre ACTE quatrième Scène 4

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Phèdre ACTE quatrième Scène 4

Phèdre par Jean Racine

Phèdre, Thésée

PHÈDRE

Seigneur, je viens à vous, pleine d’un juste effroi;

Votre voix redoutable a passé jusqu’à moi:

Je crains qu’un prompt effet n’ait suivi la menace.

S’il en est temps encore, épargnez votre race,

Respectez votre sang; j’ose vous en prier:

Sauvez-moi de l’horreur de l’entendre crier;

Ne me préparez point la douleur éternelle

De l’avoir fait répandre à la main paternelle.

THÉSÉE

Non, madame, en mon sang ma main n’a point trempé;

Mais l’ingrat toutefois ne m’est point échappé:

Une immortelle main de sa perte est chargée,

Neptune me la doit; et vous serez vengée.

PHÈDRE

Neptune vous la doit ! Quoi ! vos vœux irrités…

THÉSÉE

Quoi ! craignez-vous déjà qu’ils ne soient écoutés ?

Joignez-vous bien plutôt à mes vœux légitimes:

Dans toute leur noirceur retracez-moi ses crimes,

Échauffez mes transports trop lents, trop retenus.

Tous ses crimes encor ne vous sont point connus:

Sa fureur contre vous se répand en injures;

Votre bouche, dit-il, est pleine d’impostures;

Il soutient qu’Aricie a son cœur, a sa foi,

Qu’il l’aime.

PHÈDRE

Qu’il l’aime. Quoi, seigneur !

THÉSÉE

Qu’il l’aime. Quoi, seigneur ! Il l’a dit devant moi:

Mais je sais rejeter un frivole artifice.

Espérons de Neptune une prompte justice:

Je vais moi-même encore au pied de ses autels

Le presser d’accomplir ses serments immortels.

Phèdre ACTE quatrième Scène 4

La pièce de Théâtre Phèdre par Jean Racine.



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