Les trois hymnes primitifs

Dans  Poésies Victor Segalen,  Stèles
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LES LACS

Les lacs, dans leurs paumes rondes noient le visage du Ciel :

J’ai tourné la sphère pour observer le Ciel.

Les lacs, frappés d’échos fraternels en nombre douze :

J’ai fondu les douze cloches qui fixent les tons musicaux.

*

Lac mouvant, firmament liquide à l’envers, cloche musicale,

Que l’homme recevant mes mesures retentisse à son tour sous
le puissant Souverain-Ciel.

Pour cela j’ai nommé l’hymne de mon règne : Les Lacs.

L’ABIME

Face à face avec la profondeur, l’homme, front penché, se recueille.

Que voit-il au fond du trou caverneux ? La nuit sous la terre,
l’Empire d’ombre.

*
Moi, courbé sur moi-même et dévisageant mon abîme, – ô moi !
– je frissonne,

Je me sens tomber, je m’éveille et ne veux plus voir que la nuit.

NUÉES

Ce sont les pensées visibles du haut et pur Seigneur-Ciel. Les unes
compatissantes, pleines de pluie.

Les autres roulant leurs soucis, leurs justices et leurs courroux sombres.

*

Que l’homme recevant mes largesses ou courbé sous mes coups
connaisse à travers moi le Fils les desseins du Ciel ancestral.

Pour cela j’ai nommé l’hymne de mon règne : Nuées.

 

Un poème de Victor Segalen

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