L’École des femmes Acte III Scène 1

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L’École des femmes Acte III Scène 1

L’École des femmes écrite par Molière

Arnolphe, Agnès, Alain, Georgette

Arnolphe.

Oui, tout a bien été, ma joie est sans pareille:

Vous avez là suivi mes ordres à merveille,

Confondu de tout point le blondin séducteur,

Et voilà de quoi sert un sage directeur.

Votre innocence, Agnès, avait été surprise.

Voyez sans y penser où vous vous étiez mise:

Vous enfiliez tout droit, sans mon instruction,

Le grand chemin d’enfer et de perdition.

De tous ces damoiseaux on sait trop les coutumes.

Ils ont de beaux canons, force rubans, et plumes,

Grands cheveux, belles dents, et des propos fort doux:

Mais comme je vous dis la griffe est là-dessous.

Et ce sont vrais satans, dont la gueule altérée

De l’honneur féminin cherche à faire curée.

Mais, encore une fois, grâce au soin apporté,

Vous en êtes sortie avec honnêteté.

L’air dont je vous ai vu lui jeter cette pierre,

Qui de tous ses desseins a mis l’espoir par terre,

Me confirme encor mieux à ne point différer

Les noces où je dis qu’il vous faut préparer.

Mais, avant toute chose, il est bon de vous faire

Quelque petit discours qui vous soit salutaire.

Un siége au frais ici. Vous, si jamais en rien…

Georgette.

De toutes vos leçons nous nous souviendrons bien.

Cet autre Monsieur là nous en faisait accroire;

Mais…

Alain.

S’il entre jamais, je veux jamais ne boire.

Aussi bien est-ce un sot: il nous a l’autre fois

Donné deux écus d’or qui n’étaient pas de poids.

Arnolphe.

Ayez donc pour souper tout ce que je désire;

Et pour notre contrat, comme je viens de dire,

Faites venir ici, l’un ou l’autre, au retour,

Le notaire qui loge au coin de ce carfour.

L’École des femmes Acte III Scène 1

Une pièce de Théâtre de Molière



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