Le convoi de David

Dans  Chansons,  Poésies Pierre Jean de Béranger
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Non, non, vous ne passerez pas,
Crie un soldat sur la frontière
A ceux qui de David, hélas !
Rapportaient chez nous la poussière.
Soldat, disent-ils dans leur deuil,
Proscrit-on aussi sa mémoire ?
Quoi ! vous repoussez son cercueil,
Et vous héritez de sa gloire !


Choeur
Fût-il privé de ses biens,
Eût-il à trembler sous un maître,
Heureux qui meurt parmi les siens
Aux bords sacrés qui l’ont vu naître !

Non, non, vous ne passerez pas,
Dit le soldat avec furie.
-Soldat, ses yeux jusqu’au trépas
Se sont tournés vers la patrie.
Il en soutenait la splendeur
Du fond d’un exil qui l’honore ;
C’est par lui que notre grandeur
Sur la toile respire encore.

Choeur
Fût-il privé de tous les biens,
Eût-il à trembler sous un maître,
Heureux qui meurt parmi les siens
Aux bords sacrés qui l’ont vu naître !
Non, non, vous ne passerez pas,
Redit plus bas la sentinelle.
-Le peintre de Léonidas
Dans la liberté n’a vu qu’elle.
On lui dut le noble appareil (1)
Des jours de joie et d’espérance,
Où les beaux-arts, à leur réveil,
Fêtaient le réveil de la France.

Choeur
Fût-il privé de tous les biens,
Eût-il à trembler sous un maître,
Heureux qui meurt parmi les siens
Aux bords sacrés qui l’ont vu naître !

Non, non, vous ne passerez pas,
Dit le soldat; c’est ma consigne.
-Du plus grand de tous les soldats
Il fut le peintre le plus digne.
A l’aspect de l’aigle si fier,
Plein d’Homère et l’air exaltée,
David crut peindre Jupiter ;
Hélas! il peignait Prométhée.

Choeur
Fût-il privé de tous les biens,
Eût-il à trembler sous un maître,
Heureux qui meurt parmi les siens
Aux bords sacrés qui l’ont vu naître !
Non, non, vous ne passerez pas,
Dit le soldat, devenu triste.
– Le héros après cent combats,
Succombe, et l’on proscrit l’artiste
Chez l’étranger la mort l’atteint :
Qu’il dut trouver sa coupe amère !
Aux cendres d’un génie éteint,
France, tends les bras d’une mère.

Choeur
Fût-il privé de tous les biens,
Eût-il à trembler sous un maître,
Heureux qui meurt parmi les siens
Aux bords sacrés qui l’ont vu naître !

Non. non, vous ne passerez pas,
Dit la sentinelle attendrie.
-Eh bien ! retournons sur nos pas.
Adieu, terre qu’il a chérie !
Les arts ont perdu le flambeau
Pour les restes de ce grand homme.

Choeur
Fût-il privé de tous les biens,
Eût-il à trembler sous un maître,
Heureux qui meurt parmi les siens
Aux bords sacrés qui l’ont vu naître !

Chansons
Pierre Jean de Béranger



Le convoi de David

Dans  Chansons,  Poésies Pierre Jean de Béranger
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Non, non, vous ne passerez pas,
Crie un soldat sur la frontière
A ceux qui de David, hélas !
Rapportaient chez nous la poussière.
Soldat, disent-ils dans leur deuil,
Proscrit-on aussi sa mémoire ?
Quoi ! vous repoussez son cercueil,
Et vous héritez de sa gloire !


Choeur
Fût-il privé de ses biens,
Eût-il à trembler sous un maître,
Heureux qui meurt parmi les siens
Aux bords sacrés qui l’ont vu naître !

Non, non, vous ne passerez pas,
Dit le soldat avec furie.
-Soldat, ses yeux jusqu’au trépas
Se sont tournés vers la patrie.
Il en soutenait la splendeur
Du fond d’un exil qui l’honore ;
C’est par lui que notre grandeur
Sur la toile respire encore.

Choeur
Fût-il privé de tous les biens,
Eût-il à trembler sous un maître,
Heureux qui meurt parmi les siens
Aux bords sacrés qui l’ont vu naître !
Non, non, vous ne passerez pas,
Redit plus bas la sentinelle.
-Le peintre de Léonidas
Dans la liberté n’a vu qu’elle.
On lui dut le noble appareil (1)
Des jours de joie et d’espérance,
Où les beaux-arts, à leur réveil,
Fêtaient le réveil de la France.

Choeur
Fût-il privé de tous les biens,
Eût-il à trembler sous un maître,
Heureux qui meurt parmi les siens
Aux bords sacrés qui l’ont vu naître !

Non, non, vous ne passerez pas,
Dit le soldat; c’est ma consigne.
-Du plus grand de tous les soldats
Il fut le peintre le plus digne.
A l’aspect de l’aigle si fier,
Plein d’Homère et l’air exaltée,
David crut peindre Jupiter ;
Hélas! il peignait Prométhée.

Choeur
Fût-il privé de tous les biens,
Eût-il à trembler sous un maître,
Heureux qui meurt parmi les siens
Aux bords sacrés qui l’ont vu naître !
Non, non, vous ne passerez pas,
Dit le soldat, devenu triste.
– Le héros après cent combats,
Succombe, et l’on proscrit l’artiste
Chez l’étranger la mort l’atteint :
Qu’il dut trouver sa coupe amère !
Aux cendres d’un génie éteint,
France, tends les bras d’une mère.

Choeur
Fût-il privé de tous les biens,
Eût-il à trembler sous un maître,
Heureux qui meurt parmi les siens
Aux bords sacrés qui l’ont vu naître !

Non. non, vous ne passerez pas,
Dit la sentinelle attendrie.
-Eh bien ! retournons sur nos pas.
Adieu, terre qu’il a chérie !
Les arts ont perdu le flambeau
Pour les restes de ce grand homme.

Choeur
Fût-il privé de tous les biens,
Eût-il à trembler sous un maître,
Heureux qui meurt parmi les siens
Aux bords sacrés qui l’ont vu naître !

Chansons
Pierre Jean de Béranger



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