Francois-René de Chateaubriand, histoire et biographie de Chateaubriand

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Né à Saint-Malo le 4 septembre 1768, François-René, vicomte de Chateaubriand est un des plus illustres écrivains de la littérature française. On le considère d’ailleurs comme l’un des pères fondateurs du romantisme français. Il est mort à Paris le 4 juillet 1848.

Famille et jeunesse

François-René, vicomte de Chateaubriand est issu d’une famille aristocratique de Saint-Malo. A cause de la faillite, celle-ci avait perdu sa dignité jusqu’à ce que la réussite commerciale du père de l’écrivain ne leur permette de la recouvrer. Le comte René-Auguste de Chateaubriand était chevalier, comte de Combourg et seigneur de Gaugres. Il a épousé Apolline Jeanne Suzanne de Bédée, fille du seigneur de La Bouëtardaye et comte de Bédée en 1753. Le couple eut six enfants dont François-René.

François-René, vicomte de Chateaubriand, histoire et biographie de Chauteaubriand

René-Auguste a réussi à sortir sa famille de la ruine grâce à des affaires prospères qu’il avait avec les colonies. François-René était alors âgé de trois ans. Avant cette réussite, il a vécu auprès de sa grand-mère maternelle, Madame de Bédée. Il n’est rentré auprès de ses parents que lorsque son père a acheté le château de Combourg, en Bretagne, en 1771. La famille y emménage en 1777. Malgré l’aisance dans laquelle vivait alors sa famille, François-René parle d’une enfance triste auprès d’un père taciturne et d’une mère maladive, mais cultivée.

Etudes

Entre 1777 à 1781, il étudia au collège de Dol, pour passer ensuite au collège de Rennes en 1782. De là, il intègre le collège de Dinan en 1783.

A 17 ans, il obtient un brevet de sous-lieutenant au régiment de Navarre et fut nommé capitaine à 19 ans.

Quand il vient à Paris en 1788, il découvre le monde littéraire et se lia d’amitié avec divers écrivains tels que Jean-Pierre Louis de Fontanes ou encore Jean-François de La Harpe. Les écrits de Rousseau et de Corneille furent pour lui une révélation et il commença alors à écrire des vers pour l’Almanach des Muses.

Le Nouveau Monde

François-René quitte la France en 1791, durant la Révolution française, pour aller découvrir le Nouveau Monde sur le conseil de Chrétien-Guillaume de Lamoigon de Malesherbes. Il raconte ce périple dans l’ouvrage intitulé Voyage en Amérique, publié en 1826.

Selon ses écrits, il a débarqué à Philadelphie le 10 juillet 1791. De là, il est parti à New York, Boston et Lexington. En bateau, il est ensuite remonté jusqu’en Albany pour se rendre aux chutes du Niagara et des forêts d’Amérique du Nord. Il serait resté vivre pendant un mois au sein d’une tribu indienne et à partir de là, l’histoire laisse place à des études politiques, zoologiques, économiques et une étude générale sur l’Amérique. Ce n’est que vers la fin de l’ouvrage qu’il évoque son retour à Philadelphie en passant par l’Ohio, le Mississipi et la Louisiane.

Quand il eut vent de la fuite du Roi à Varennes, il décide de retourner en France en embarquant à Philadelphie à bord du Molly pour atteindre La Rochelle.

Dans l’ouvrage Les Natchez, quelques passages ressemblent forts à ceux qu’il a écrit dans Voyage en Amérique. Des similitudes qui ont fait naître des doutes sur la véracité des faits évoqués. Chateaubriand a toutefois affirmé qu’il a écrit Les Natchez en se basant sur son périple en Amérique.

Ce qui est sûr, c’est que pour écrire cet ouvrage, il a utilisé un style peu commun à l’époque et qui donnera plus tard le style romantique français.

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Une vie en exil

 Alors qu’il venait d’épouser Céleste Buisson de la Vigne en mars 1792, il quitte la France avec son frère en juillet de la même année. Ils devaient alors rejoindre l’armée des émigrés à Coblence pour combattre les armées de la République.

Sa jeune épouse, restée en Bretagne, n’avait aucune nouvelle de son mari et fut arrêtée puis emprisonnée à Rennes à cause de son statut de « femme d’émigré ». François-René, de son côté, fut blessé au siège de Thionville puis fut transporté à Jersey où il passa sa convalescence. Sa carrière militaire s’arrêta là. Quand à sa femme, elle fut libérée le 9 Thermidor. Le couple n’eut jamais de descendance.

Après sa convalescence, il part pour Londres en 1793 où il survécut en donnant des leçons de français et en jouant les traducteurs pour quelques librairies. C’est là-bas qu’il publia son premier ouvrage intitulé l’Essai historique, politique et moral sur les révolutions anciennes et modernes, considérées dans leurs rapports avec la Révolution française.

Il s’est inspiré de Rousseau, de Voltaire et de Montesquieu pour l’écrire et l’ouvrage dévoilait déjà un talent certain du jeun écrivain. Seul Amable de Baudus s’y intéressa toutefois en en parlant dans le journal, le Spectateur du Nord en date de mai 1797.

En 1794, son frère, sa belle-sœur et quelques membres de leur famille furent guillotinés à Paris. L’une de ses sœurs ainsi que sa mère meurent à la même époque ce qui a ébranla grandement l’écrivain. Il retrouve alors refuge dans la foi catholique qu’il a abandonnée depuis des années.

Les premiers succès en France

Il retourne en France en 1800 où il dirigeât avec Jean-Pierre Louis de Fontanes, le Mercure de France. Il y publia Atala en 1801, un ouvrage original qui le rendit célèbre jusqu’au-delà des frontières géographiques.

René fut écrit à la même époque. Cet ouvrage se démarqua par sa mélancolie rêveuse qui servit, par la suite, d’inspiration et de modèle aux écrivains romantiques. Dans cette œuvre, il parle presque ouvertement de l’amour chaste qu’il avait pour sa sœur Lucile laquelle le surnommait « L’enchanteur ». A cette époque, Lucile vivait au château de Bretagne avec Céleste, l’épouse abandonnée.

Chateaubriand voulait que son nom ne figure plus sur la liste des émigrés. C’est grâce à Elisa Baciocchi, amante de son ami Fontanes et sœur de Napoléon Bonaparte que cela put se réaliser puisque son nom fut définitivement rayé de cette liste le 21 juillet 1801.

En 1802, il publia Génie du christianisme où il célèbre la liberté. Selon lui, c’est le christianisme, bien supérieur au paganisme, qui est source de liberté et non la Révolution. Cet ouvrage a beaucoup influencé le retour du religieux après la Révolution.

En 1803, Bonaparte le nomma premier secrétaire d’ambassade et l’ordonna d’accompagner le cardinal Fesch à Rome. Avant d’y aller, il retourne au château pour demander à Céleste de l’accompagner. Celle-ci décline son offre en apprenant qu’il avait une liaison avec Pauline de Beaumont.

Il partit alors seul et y multiplia les erreurs. L’ambassadeur Fesch le renvoi au bout de six mois. En novembre 1803, Bonaparte le nomme chargé d’affaires dans la République du Valais, mais démissionna en 1804 lorsqu’il apprit l’exécution du duc d’Enghien. Il passe alors dans l’opposition et part vivre chez Joseph Joubert à Villeneuve-sur-Yonne. Il y écrit de nombreux chapitres des Martyrs e des Mémoires d’outre-tombe.

Le voyage en Orient

Avec le souhait de réaliser une épopée chrétienne, François-René part pour la Grèce, l’Asie Mineure, la Palestine et l’Egypte en 1806. A son retour, il achète la Vallée-aux-Loups où il vit modestement. C’est là-bas que sa femme Céleste le rejoint. Il y compose Les Martyrs qui ne parurent qu’en 1809.

Ce voyage lui permit également d’assembler des notes pour composer l’Itinéraire de Paris à Jérusalem, publié en 1811. Il fut élu membre de l’Académie française la même année à la place de Marie-Joseph Chénier. Il ne put toutefois occuper cette place qu’après la Restauration puisqu’empêché par Napoléon. Ce dernier ne voulait pas que Chateaubriand lise son discours dans lequel il blâmait sévèrement certains de ses actes.

La politique

Le 30 mars 1814, Chateaubriand publie De Buonaparte et des Bourbons, un virulent pamphlet qui fut publié à des milliers exemplaires. Selon lui, cet ouvrage aurait aussi bien servi à des milliers d’hommes qu’à Louis XVIII.

Durant les Cent-Jours, sa femme réussit à se faire engager auprès de lui pendant le retour des Bourbons. Celle-ci avait un sens aigu, mais naturel pour la politique tant et si bien qu’elle devint rapidement l’inspiratrice et la confidente de son époux. Durant la Restauration, elle fut pour François-René, une conseillère très écoutée.

Talleyrand le nomme Ambassadeur eu Suède en 1815, mais avant même de quitter Paris, Napoléon Ier revient en France. L’écrivain décida alors d’accompagner Louis XVIII à Gand et devint membre de son cabinet. Il rédige pour lui, le fameux Rapport sur l’état de la France.

Il fut par la suite nommé ministre d’Etat et pair de France, mais à cause des attaques qu’il a proférées contre l’ordonnance du 5 septembre 1816 qui a dissout la Chambre introuvable, il fut disgracié et perdit son poste de ministre d’Etat. Il intègre alors l’opposition et devient un virulent rédacteur du Conservateur.

Après la mort du duc de Berry en 1820, il se rapproche un peu de la cour et fut nommé ministre de France à Berlin en 1821 puis ambassadeur à Londres. Il représente la France au congrès de Vérone en 1822. Il y réussit à faire décider l’expédition d’Espagne. Quand il revient en France, il est nommé ministre des Affaires étrangères.

En 1823, l’empereur Alexandre Ier de Russie lui attribue l’Ordre de Saint-André tandis que Ferdinand VII lui remet le collier de l’Ordre de la Toison d’Or.

La même année, il réussit la prise de Cadix durant la bataille du Trocadéro, mais fut congédié en juin 1824 puisque n’a pas pu s’entendre avec le chef du gouvernement, Villèle.

Il vécut à Paris entre 1826 à 1828, période durant laquelle il intégra l’opposition, mais cette-fois pour combattre le ministère Villèle. Il devint alors le chevalier défenseur de la liberté de la presse et de l’indépendance de la Grèce. Cela a renforcé sa popularité.

En 1828, après la chute de Villèle, il est élu ambassadeur à Rome. Céleste l’y accompagne et remplit son rôle d’épouse d’ambassadeur à la perfection. Après l’avènement du ministère Polignac, il démissionna et signa, par la même occasion, la fin de sa carrière politique.

Les dernières années

En 1828, Léontine de Villeneuve, alors âgée de 26 ans lui écrit des lettres d’amour enflammées. Le couple ne se rencontra toutefois qu’en 1829 à Cauterets, dans les Hautes-Pyrénées. L’écrivain évoque cette courte aventure amoureuse dans ses Mémoires d’outre-tombe et décrit la jeune femme comme « la jeune amie de mes vieux ans ».

Après la révolution de 1830, il commença à se retirer petit à petit des affaires et même de la Chambre de Paris. Seules ses quelques critiques acerbes contre le gouvernement en place témoignaient encore de son existence dans la vie politique.

Il vécut ses dernières années en retraite avec son épouse. Le couple vivait alors au rez-de-chaussée de l’Hôtel des Missions étrangères, qu’il ne quittait quasiment jamais sauf si ce n’est pour se rendre à l’Abbaye-aux-Bois, chez son amie Juliette Récamier qui accueillait un salon littéraire fréquenté par les élites.

Chez lui, il avait pris l’habitude de recevoir des jeunes écrivains romantiques et libéraux. Il s’adonnait aussi à terminer ses Mémoires qu’il a commencé à rédiger en 1811. L’écrivain souhaitait que cet ouvrage ne soit publié que 50 ans après son décès, mais à cause de problèmes financiers, il dut passer un contrat avec une société pour qu’il soit publié sitôt après son décès. La vente de ses Mémoires l’a fortement chagriné, mais il n’avait pas le choix.

Sa femme Céleste meurt le 11 février 1847 tandis que Chateaubriand ne s’est éteint que le 4 juillet 1849 à Paris. Ses restes reposent aujourd’hui, comme il le souhaitait, à Saint-Malo sur le rocher du Grand Bé.

Victor Hugo raconte que durant sa dernière année, François-René de Chateaubriand était devenu paralytique et n’avait que deux heures de lucidité par jour.

Quelques œuvres

  • 1797 : Essai historique, politique et moral sur les révolutions anciennes et modernes, considérées dans leurs rapports avec la Révolution française
  • 1801 : Atala, ou les Amours de deux sauvages dans le désert
  • 1802 : René, ou les Effets des Passions
  • 1802 : Le Génie du Christianisme
  • 1809 : Les Martyrs, ou le Triomphe de la foi chrétienne
  • 1811 : Itinéraire de Paris à Jérusalem et de Jérusalem à Paris, en allant par la Grèce et revenant par l’Egypte, la Barbarie et l’Espagne
  • 1814 : De Bonaparte, des Bourbons, et de la nécessité de se rallier à nos princes légitimes pour le bonheur de la France et celui de l’Europe
  • 1826 : Les Aventures du vernier Abencerage
  • 1827 : Les Natchez
  • 1827 : Voyages en Amérique et en Italie
  • 1838 : Congrès de Vérone
  • 1844 : Vie de Rancé
  • 1848 : Mémoires d’outre-tombe

La poésie de François René de Chateaubriand



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