Eternel passe-temps. Fantaisie.

Dans  Poésie Pierre Raoux
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« Au fond, la mort seule existe ; elle réfute tout, elle dépasse tout absurdement ! »

(Roger MARTIN DU GARD 1881-1958)

Mais qui donc est-vous pour ainsi me braver ?
De tout temps, on me fuit t’elle une pestiférée
N’appréciez-vous donc plus, cette étoile à son lever
Que d’autres rats avant vous, avaient vénérés.

Me croyez-vous pauvre fou, l’inepte mégère
Pour me traiter ainsi, de manière bien légère.
Oui je suis les ténèbres, sans une ombre de lumière.
Ou un simulacre de croix à une boutonnière.

Seul j’existe, et n’est besoin qu’on m’exhorte.
Pour réduire au silence, ce qui hier était son
D’ailleurs n’y-suis-je pas allé, toujours de main morte
Pour faucher vos vies, sans soucis de saison.

Je respire le vent, pour reprendre mon souffle
Et profite de la bise, pour vous jetez mon froid.
Me croyez-vous comme vous, par qui la honte étouffe
Je n’ai pas d’état d’âme, j’ignore donc l’effroi.

Auriez-vous ce sang-froid, de l’humble cavalier
Qui naguère par l’épée brandit, osait m’affronter
Et dans une ultime bravade, juste avant de me rallier
Ecumait son pur-sang, paré à s’emporter.

Mais pauvre pion, je vois claire dans votre jeu
Car aveuglé par votre misère, voulez passer feu.
Et emprunter le pont-levis, pour accéder à ma tour
Sans raisonnablement patienter votre tour.
Ne je suis pas reine, à choisir l’heure propice
Pour dresser ma falaise et son avide précipice
Sachez, qu’additionner tous vos abysses d’océans
Ce sont qu’une goutte au désert du néant.

Des plateaux arides, aux creux des limons
Assombrit par ma tâche, pourvoyeur en amont.

J’éradique trop bien l’existence par ma faux, à dire vrai
De répandre le deuil, autant que je vivrais.
Ma force est éternelle, et votre destin si bref
Que de vous savoir user, par l’esprit du bourdon.

Parfois vous voir mourir de rire, je vous en tiens pas grief
Quand je sonne votre glas, à ma nuit d’abandon.
Bien des dominateurs se croyaient invincibles
Avec des royaumes, quelques peu ostensibles
Au contraire de mon apparence invisible à l’œil nu.
Je ne rêve jamais, d’un concret reconnu.

Alors, comme un roi égaré sur mon échiquier
De courir à votre perte vous vous en moquiez
Car le succès de votre échec, était de me rappeler encore
Qu’en vous mettant mat, je respecterai l’accord.

A maintenir l’assiette, à ma voracité sans fin
Garante que je suis, de la démographie des défunts.

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