Poésie Théodore de Banville

Théodore de Banville
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Théodore de Banville

Théodore de Banville, de son vrai nom Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins dans l’Allier, et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un auteur poète, dramaturge et critique français.

Le poète surnommé « le poète du bonheur »fut un  ami proche de Victor Hugo, de Charles Baudelaire et de Théophile Gautier, et l’un des  deux chefs de file de l’école parnassienne.  Considéré comme l’un des plus brillants poètes de son époque, il a inspiré toute une génération de jeunes poètes de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle, et fut  un modèle littéraire pour Stéphane Mallarmé, Paul Verlaine, Catulle Mendès, François Coppée, Alphonse Daudet et Arthur Rimbaud.

Théodore de Banville

Théodore de Banville

Le travail de Théodoe de Banville

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Les caprices

Dans ce Vallon ne cherchez pas des fleurs,
Ou bien un vol d’insectes vers la nue
Ou le babil des oiseaux querelleurs.
Non, frémissant d’une horreur inconnue

Jusqu’en ses os, la Terre est toute nue.
Rien. C’est le deuil, le silence, la mort,
Et sur le sol, par un constant effort,
Les ouragans ont jeté leur ravage;
Mais sous le vent avide qui le mord,
Ici grandit un lys pur et sauvage.

 

Les caprices

Théodore de Banville

Çà, qu’on me laisse, Amour, petit maraud.
Va! donne-moi la paix; je veux écrire,
A la façon de mon aïeul Marot,
Qui dans son temps n’eut jamais de quoi frire,
Quelques Dizains, car il est temps de rire.

Donc, loin de moi le vulgaire odieux!
Et d’un vaillant effort, s’il plaît aux Dieux,
J’en veux polir, dans mes rimes hardies,
Autant qu’Homère, esprit mélodieux,
En son poëme a fait de rhapsodies.

 

Les caprices

Théodore de Banville

Comme le Cygne allait nageant Sur le lac au miroir d'argent, Plein de fraîcheur et de silence, Les Corbeaux noirs, d'un ton guerrier, Se mirent à l'injurier En volant avec turbulence.

Avec ses caprices, la Lune Est comme une frivole amante ; Elle sourit et se lamente, Et vous fuit et vous importune.  

Ses yeux sont transparents comme l'eau du Jourdain. Elle a de lourds colliers et des pendants d'oreilles ; Elle est plus douce à voir que le raisin des treilles, Et la rose des bois a peur de son dédain.

Dans Naxos, où les fleurs ouvrent leurs grands calices Et que la douce mer baise avec des sanglots, Dans l'île fortunée, enchantement des flots, Le divin Iacchos apporte ses délices.

Les stalactites

Viens. Sur tes cheveux noirs jette un chapeau de paille.
Avant l’heure du bruit, l’heure où chacun travaille,
Allons voir le matin se lever sur les monts
Et cueillir par les prés les fleurs que nous aimons.
Sur les bords de la source aux moires assouplies,
Les nénufars dorés penchent des fleurs pâlies,

Il reste dans les champs et dans les grands vergers
Comme un écho lointain des chansons des bergers,
Et, secouant pour nous leurs ailes odorantes,
Les brises du matin, comme des soeurs errantes,
Jettent déjà vers toi, tandis que tu souris,
L’odeur du pêcher rose et des pommiers fleuris.

 

Les stalactites

Théodore de Banville

Sculpteur, cherche avec soin, en attendant l’extase,
Un marbre sans défaut pour en faire un beau vase ;
Cherche longtemps sa forme et n’y retrace pas
D’amours mystérieux ni de divins combats.
Pas d’Héraklès vainqueur du monstre de Némée,
Ni de Cypris naissant sur la mer embaumée ;

Pas de Titans vaincus dans leurs rébellions,
Ni de riant Bacchus attelant les lions
Avec un frein tressé de pampres et de vignes ;
Pas de Léda jouant dans la troupe des cygnes

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