Je voudrais bien richement jaunissant En pluie d'or goutte à goutte descendre Dans le beau sein de ma belle Cassandre, Lors qu'en ses yeux le somme va glissant.
Je veux mourir pour tes beautés, Maîtresse, Pour ce bel oeil, qui me prit à son hain, Pour ce doux ris, pour ce baiser tout plein D'ambre et de musc, baiser d'une Déesse.
Peins-moi, Janet, peins-moi, je te supplie Dans ce tableau les beautés de m'amie De la façon que je te les dirai. Comme importun je ne te supplierai D'un art menteur quelque faveur lui faire : Il suffit bien si tu la sais portraire Ainsi qu'elle est, sans vouloir déguiser Son naturel pour la favoriser, Car…
Dedans des Prez je vis une Dryade, Qui comme fleur s'assisoyt par les fleurs, Et mignotoyt un chappeau de couleurs, Echevelée en simple verdugade.
Dans le serein de sa jumelle flamme Je vis Amour, qui son arc débandait, Et sur mon coeur le brandon épandait, Qui des plus froids les moelles enflamme.
Comme un chevreuil, quand le printemps destruit L'oyseux crystal de la morne gelée, Pour mieulx brouster l'herbette emmielée Hors de son boys avec l'Aube s'en fuit,
Ciel, air et vents, plains et monts découverts, Tertres vineux et forêts verdoyantes, Rivages torts et sources ondoyantes, Taillis rasés et vous bocages verts,
Ces liens d'or, cette bouche vermeille, Pleine de lis, de roses et d'oeillets, Et ces coraux chastement vermeillets, Et cette joue à l'Aurore pareille ;
Ce beau corail, ce marbre qui soupire, Et cet ébène ornement du sourcil, Et cet albâtre en voûte raccourci, Et ces saphirs, ce jaspe et ce porphyre,
Bien que les champs, les fleuves et les lieux, Les monts, les bois, que j'ai laissés derrière, Me tiennent loin de ma douce guerrière, Astre fatal d'où s'écoule mon mieux,