Poésie François Coppée

Je rêve, tant Paris m’est parfois un enfer, D’une ville très calme et sans chemin de fer, Où, chez le sous-préfet, en vieux garçon affable, Je lirais, au dessert, mon épître ou ma fable. On se dirait tout bas, comme un mignon péché,

Comme à cinq ans on est une grande personne, On lui disait parfois : « Prends ton frère, mignonne, » Et, fière, elle portait dans ses bras le bébé, Quels soins alors ! L’enfant n’était jamais tombé. Très grave, elle jouait à la petite mère.

Dans ces bals qu’en hiver les mères de famille Donnent à des bourgeois pour marier leur fille, En faisant circuler assez souvent, pas trop, Les petits-fours avec les verres de sirop, Presque toujours la plus jolie et la mieux mise, Celle qui plaît et montre une grâce permise,

De la rue on entend sa plaintive chanson. Pâle et rousse, le teint plein de taches de son, Elle coud, de profil, assise à sa fenêtre. Très sage et sachant bien qu’elle est laide peut-être, Elle a son dé d’argent pour unique bijou.

Il a neigé la veille et, tout le jour, il gèle. Le toit, les ornements de fer et la margelle Du puits, le haut des murs, les balcons, le vieux banc, Sont comme ouatés, et, dans le jardin, tout est blanc. Le grésil a figé la nature, et les branches

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