Poésie Albert lozeau

 Albert Lozeau

Albert Lozeau est né en 1878 et mort en 1924. Albert Lozeau était un poète québécois de langue française.

Né à Montréal, il étudie à l’Académie Saint-Jean-Baptiste. À l’âge de dix-huit ans, il est paralysé, ce qui lui permet de développer ses talents littéraires.

Émotif, solitaire et nostalgique, il écrit des vers mélancoliques sur la nature, ce qui lui vaudra d’être inclus dans la littérature du terroir. Il était membre de l’École littéraire de Montréal.

Recueils de poèmes

Albert Lozeau, le poête
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Baptisé Charles Joseph Albert, Albert Lozeau est un poète québécois du 20ème siècle. Il est né le 23 juin 1878 à Montréal et y est décédé le 24 mars 1924.

Albert Lozeau, le poête

Sa famille

Fils de Joseph Lozeau et d’Adèle Gauthier, Albert Lozeau est l’aîné d’une fratrie de 11 enfants dont sept ont survécu à la petite enfance. Son père a eu une carrière de fonctionnaire honorable à la Cour supérieure tandis que sa mère devait rester à la maison pour s’occuper de lui. En effet, Lozeau est très tôt immobilisé par la maladie et sa mère a dû passer une grande partie de son existence à son chevet.

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Le Miroir Des Jours

Le crépuscule gris par ma vitre regarde ;
Et, comme s’il avait le regret de finir
Submergé par la nuit noire qui va venir,
Le crépuscule gris à ma vitre s’attarde.
Mon rideau se teint d’ombre et chaque objet se farde
Et s’enveloppe lentement, sans se ternir,
De ce jour ténébreux qu’on ne peut définir
Mais que l’œil, même en plein soleil, évoque et garde,
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Les tics-tacs hâtifs des pendules
Se répondent dans la maison
Tranquille, où par la vitre entre le crépuscule,
Naissant, là-bas, à l’horizon.Le silence s’aggrave d’ombre,
L’intimité s’approfondit
De tout le charme triste et doux que la pénombre
Avec mystère répandit.

C’est l’heure où le sang bat aux tempes
Plus lent, où le rêve descend,
Où volontiers l’on tarde à rallumer les lampes
Dans le soir peu à peu croissant ;
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La brise est chaude comme une haleine de flamme.
Le vent passionné palpite et porte une âme
De soleil violent et d’arômes légers
Qu’il prit dans les jardins, les champs et les vergers.
Juin, qui sommeille encore aux cœurs fermés des roses,
Se parfume aux derniers rameaux des lilas roses.
L’ardent Printemps prépare une fête à l’Été.
Riches d’herbe et de fleurs, de grâce et de beauté,
Pour le retour du dieu magnifique, les routes
D’innombrables couleurs étincelleront toutes,
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Comme il fait bon d’être plusieurs quand il fait noir,
Et que nous subissions l’influence du soir,
Rêveur, chacun de nous écoutait sa pensée
Par le même silence intimement bercée.
La nuit mélancolique épanchait sa douceur
Avec un caressant geste de grande soeur,
Et nous voyions passer dans l’ombre transparente,
De temps en temps, soudaine, une étoile filante.

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Je regarde, et j’emplis mes yeux de ta lumière,
Beau ciel où pas un seul nuage n’apparaît,
Et j’éprouve un plaisir indicible et secret
À sentir converger l’azur sous ma paupière !

Le bleu me glisse au coeur, frais comme une rivière
Qui, sans me déborder, toujours s’élargirait,
Et l’immense infini que rien ne contiendrait,
Vague à vague, s’étale en mon âme humble et fière !
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Nous irons au soleil respirer le printemps
Qui descend du ciel pur en rayons éclatants.
L’air est déjà chargé de tiédeur vaporeuse,
Flottante et douce comme une fumée heureuse.
Tout le long des sentiers où la neige a fondu
Et par petits ruisseaux d’argent clair descendu,
Sous le rayonnement royal du jour superbe,
Nous chercherons, joyeux et penchés, les brins d’herbe
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Dans le vent qui les tord les érables se plaignent,
Et j’en sais un, là-bas, dont tous les rameaux saignent !

Il est dans la montagne, auprès d’un chêne vieux,
Sur le bord d’un chemin sombre et silencieux.

L’écarlate s’épand et le rubis s’écoule
De sa large ramure au bruit frais d’eau qui coule.

Il n’est qu’une blessure où, magnifiquement,
Le rayon qui pénètre allume un flamboiement !
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La poussière de l’heure et la cendre du jour
En un brouillard léger flottant au crépuscule.
Un lambeau de soleil au lointain du ciel brûlé,
Et l’on voit s’effacer les clochers d’alentour.

La poussière du jour et la cendre de l’heure
Montent, comme au-dessus d’un invisible feu,
Et dans le clair de lune adorablement bleu
Planent au gré du vent dont l’air frais nous effleure.
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C’est dimanche, et voyez !
Dans la prairie en fleurs
Butine activement l’abeille diligente !
L’incrédule ruisseau dont le flot bleu s’argente

Abreuve encore l’herbe et les merles siffleurs!
Insatiable, au ciel tiède et pur, l’hirondelle,
Dédaigneuse de Dieu, poursuit les moucherons !
Et les arbres, berçant au vent leurs larges fronts,
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Ô poète songeur, si triste de toi-même,
Qui pourrait te guérir et qui pourrait t’aimer ?
Tu portes à ton front l’ombre amère et suprême
D’une âme que l’ennui va bientôt consumer.

La solitude grave à ton cœur est mauvaise :
Le pire compagnon de toi-même, c’est toi !
Ô le regard aimé qui doucement apaise,
Quand viendra-t-il poser sa caresse sur moi ?

L’heure m’est un tourment cruel, et tous les livres
Ne pourraient endormir ce mal fort et subtil.
Afin qu’heureusement, un jour, tu t’en délivres,
Et pour jamais, ô cœur blessé, que te faut-il ? […]

 

Le Miroir des jours

Albert Lozeau

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