Pont neuf : le plus ancien pont de Paris

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Malgré son appellation, le Pont neuf est bien le plus vieux pont en pierres de Paris. Sa construction remonte en 1578 et depuis, il égaye toujours la ville de Paris par son architecture. Enjambant la Seine, il est toujours un lieu de promenade apprécié par les riverains. Zoom sur cette infrastructure vieux de plusieurs siècles.

L’histoire du Pont Neuf

C’est en novembre 1577 qu’Henri III valide la construction de ce pont et désigne une commission chargée de mener à bien les travaux. En mars 1578, les lettres patentes du roi autorisant sa construction sont établies. Le 31 mai 1578, le roi pose la première pierre de l’édifice et lance officiellement le chantier.

Entre 1588 et 1598, les travaux furent suspendus à cause du soulèvement de la ville. Ce n’est qu’en 1599 qu’Henri IV ordonne que les travaux soient repris. Ils furent achevés en 1607. Durant son inauguration, l’infrastructure est baptisé « le pont-Neuf » du fait qu’à l’époque, il était le premier pont de Paris à ne pas être couvert. Tous les autres avant lui portaient des maisons au-dessus. Il est aussi le premier pont de la ville à être doté de trottoirs. Ces passages piétons avaient été mis en place pour protéger les habitants des chevaux et de la boue.

Au fil des ans, la graphie de son appellation a changé en « Pont Neuf », sans le trait d’union.

Le premier pont sans maisons

Le premier pont sans maisons

A l’origine, le premier architecte à qui le roi Henri III a confié les travaux, Baptise Androuet du Cerceau, a bien dessiné un pont couvert qui porte des maisons comme les autres. C’est dans cet esprit là qu’il débuta les travaux et aménagea des caves sous les arches et dans les piles. Il le dessina aussi comme les autres ponts déjà construits c’est-à-dire avec de courtes arches.

Quand les travaux reprirent après avoir été suspendus pendant dix ans, Henri IV décréta que ce pont ne porterait pas de maisons. Toutefois, puisque les caves étaient déjà en place, elles restèrent là et accueillirent pendant de nombreuses années différents points de commerce. Les corbeilles elles aussi ont accueilli des boutiques sur le pont puisque des bâtiments ont été érigés dessus.

Durant le 19e siècle, les bâtiments des corbeilles ont été enlevés et les caves ont été bouchées. Les commerces qui ont élu domicile sur et sous le pont finirent par disparaître totalement en 1854.

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Les caractéristiques du Pont Neuf

Les caractéristiques du Pont Neuf de Paris

Le pont mesure 238 m avec une largeur totale de 20,50 m. Sur cette largeur, la chaussée est large de 11,50 m tandis que les deux trottoirs, établis de part et d’autre la chaussé, fait chacun 4,50 m de large.

A sa construction, le Pont Neuf était le premier pont de Paris à traverser la Seine sur toute sa largeur. Il se compose de deux bras :

  • Un grand bras de 154 m composé de sept arches d’ouverture de 16,40 à 19,40 m.
  • Un petit bras de 78 m composé de cinq arches d’ouverture de 9 à 16,70 m.

Entre ces deux bras, on retrouve une petite partie de l’île de la Cité, plus précisément sa pointe occidentale. En effet, le Pont Neuf par de la rive gauche vers la rive droite de la Seine en faisant halte sur ce bout de terre considéré comme le berceau antique de la ville de Paris.

Sur chaque pile du pont, un balcon en demi-cercle a été aménagé, là où autrefois des boutiques se tenaient. Et comme on l’a souligné plus haut, aucune maison n’a été érigée sur ce pont ce qui était une grande nouveauté à l’époque. Autre grande nouveauté : une statue équestre a été érigée sur le pont pour rendre hommage au roi Henri IV. Cette sculpture n’est pas le seul ornement qui fut donné au point puisqu’on peut également voir, tout au long de ses corniches, un total de 385 mascarons sculptés par Germain Pilon.

La statue équestre d’Henri IV

La statue équestre d'Henri IV

Avant même l’achèvement des travaux, en 1605, la reine Marie de Médicis demande à son oncle de fabriquer une statue en bronze représentant le roi Henri IV. La sculpture n’est toutefois achevée qu’en 1611 alors que le roi était déjà mort. Elle est ensuite envoyée à Paris pour être mise en place, mais le voyage a été tellement périlleux que la statue n’arriva à destination qu’en juillet 1614. Elle fut alors érigée sur le terre-plein de l’île de la Cité entre les deux bras du pont Neuf. Son inauguration officielle s’est tenue le 24 août 1614 sans que la reine et Louis XIII soient présents.

En 1792, lorsque la Révolution française éclate, la statue est retirée de son piédestal avec les deux bas-reliefs des faces latérales pour être fondue et servir à la fabrication de canons. Tout ce qui reste de cette première statue à savoir quelques fragments du cheval et quatre statues tombées du bas-relief sont aujourd’hui conservés au Musée du Louvre.

Plus tard, Louis XVIII ordonne à ce qu’on reconstruise une nouvelle statue d’Henri IV en s’inspirant du modèle original. En 1814, on y installe d’abord une effigie provisoire le temps que la nouvelle sculpture soit réalisée. En octobre 1817, Louis XVIII inaugure déjà le piédestal et le 25 août 1818, la nouvelle statue équestre d’Henri IV, réalisée par François-Frédéric Lemot est inaugurée.

La statue est toujours à sa place jusqu’à nos jours.

La pompe de la Samaritaine

Lorsqu’on parle de l’histoire du Pont Neuf, il est rare qu’on entende parler de la pompe de la Samaritaine, aujourd’hui disparue. Ce monument a pourtant fait partie de l’infrastructure pendant de nombreuses années avant d’être détruit en 1813. Tout ce qui en reste c’est une cloche que l’on a transféré à l’église Saint-Eustache. Même s’il n’en reste que ce dernier vestige, il faut savoir que cette pompe a donné son nom au magasin La Samaritaine.

Il s’agit d’une grande pompe à eau que l’on a installée en 1602 au droit de la deuxième arche depuis la rive droite. Il s’agissait alors de la toute première machine élévatrice d’eau qui fut construite à Paris. Ladite pompe a pris la forme d’un petit bâtiment sur pilotis. Entre ces derniers tournaient deux roues à moulin pour alimenter les palais du Louvre et des Tuileries en eau. L’immeuble était surmonté d’une horloge à carillon.

Entre 1712 et 1719, la pompe a été reconstruite puis rénovée à nouveau vers 1771. En 1791, le roi Louis XVI cède la fontaine à la municipalité et très vite, l’édifice est tombé en ruine après avoir été dépouillé. Les sculptures qui l’ornaient ont, quant à elles, été fondues. La Garde Nationale s’y installa pendant un temps puis la bâtisse a fini par être détruite en 1813.

Le Pont Neuf de nos jours

Le Pont Neuf de nos jours

Le Pont Neuf a été classé patrimoine historique en 1889. Et il faut partie intégrante d’une zone classée au patrimoine mondiale de l’Unesco depuis 1991. En effet, cette année-là, les berges de la seine allant du quai Branly jusqu’au Pont de Sully ont été classés et le pont en fait partie.

Dès son achèvement en 1607, le Pont Neuf est devenu un lieu de promenade apprécié des Parisiens. Il faut dire qu’à l’époque, il était le seul à leur donner la possibilité d’y marcher sans craindre les chevaux. De plus, comme de nombreux commerces y ont été ouverts, le pont était toujours très fréquenté.

Aujourd’hui, la fréquentation est toujours aussi dense surtout de la part des touristes. Le pont, avec ses balcons, permettent d’admirer la Seine en contrebas, la statue équestre d’Henri IV, le Louvre, la Tour Eiffel et bien sûr, les quais des deux rives de la Seine. Et comme elle enjambe la Seine et passe par l’île de la Cité, il est le point de départ idéal pour partir à la découverte de la Cathédrale Notre-Dame.

Notez que le pont Neuf relie le 1er arrondissement de Paris au 6e arrondissement.




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