Le Musée national d’histoire naturelle : un site à découvrir à Paris

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Axé sur les sciences de la vie, les sciences de la Terre, l’anthropologie et d’autres disciplines s’y référant, le Musée national d’histoire naturelle (MNHN) est un établissement de recherche et d’enseignement. Ouvert au public, il compte de nombreux sites installés à Paris, mais aussi dans d’autres régions de France. Zoom sur l’histoire et les collections de ce musée.

Histoire du Muséum national d’histoire naturelle

Histoire du Muséum national d’histoire naturelle

Le musée trouve son origine dans le Jardin royal des plantes médicinales. Au cours du 17e siècle, avoir un jardin botanique était tendance en Europe. Le médecin du roi Louis XIII, Guy de La Brosse, lui conseille alors d’en ériger un. Le roi donne son autorisation en 1635 et au cours des cinq années qui suivirent, le jardin commence à prendre forme.

En 1640, il est ouvert au public et le succès fut immédiat. Déjà à cette époque, le jardin avait diverses missions puisqu’il devait servir à :

  • La conservation des espèces qu’on y a fait pousser
  • L’étude et à l’utilisation des plantes médicinales bénéfiques pour la santé
  • L’enseignement du public à l’utilisation des plantes
  • L’enseignement de la botanique, de la chimie et de l’anatomie aux futurs apothicaires et médecins

Le public a tout de suite été séduit par ce jardin. D’une part, les visiteurs pouvaient y découvrir et y acquérir de nombreuses connaissances et d’autre part, les cours étaient donnés en français, ce qui était une grande première à l’époque. Partout ailleurs, seul le latin était utilisé.

Pour le public, se voir octroyer des cours par des démonstrateurs était important. Lesdits démonstrateurs étaient tous médecins, mais tous issus de facultés sis en province puisque la Faculté de Médecine de Paris voyait ce jardin d’un très mauvais œil. Avec le soutien de l’Eglise, elle a essayé, à plusieurs reprises, de s’opposer à ce projet, car jugeait que certaines disciplines enseignées, comme la circulation sanguine ou la médecine chimique, étaient des hérésies. Elle ne réussit toutefois pas à abolir le projet puisque le jardin avait le plein soutien du roi. Pendant de nombreuses années, elle entre en rivalités avec le jardin royal des plantes médicinales. Ce dernier pouvait continuer ses activités et ses recherches, mais seule la Faculté de médecine était autorisée à délivrer des diplômes.

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Le développement du Jardin royal des plantes médicinales

En 1693, Guy-Crescent Fagon remplace son oncle, Guy de La Brosse, au poste d’intendant du jardin et devient premier médecin du roi Louis XIV. A la tête du jardin, il se montre brillant et ingénieux. Pour développer les activités, il recrute d’autres botanistes de talent et encourage vivement les voyages d’étude à l’étranger. Il réussit même à calmer les tensions avec la Faculté de médecine de Paris. Grâce aux voyages d’études, le jardin put diversifier ses espèces en se dotant notamment de plantes tropicales dont le café.

Au cours du 18e siècle, les activités du Jardin se diversifient. A l’origine axé sur l’art de guérir grâce aux plantes, il se tourne de plus en plus vers l’histoire naturelle. Le 31 mars 1718, un décret royal est publié pour séparer en deux postes distincts celui du premier médecin du roi et celui de surintendant du Jardin royal des plantes.

En 1729, le jardin que l’on qualifiait de « droguier » perd son aspect d’officine et devient officiellement un « Cabinet d’histoire naturelle ».

Un nouvel essor grâce à Buffon

En 1739, le site était seulement appelé « Jardin du roi ». C’est cette année-là que le comte de Buffon est nommé intendant du jardin. Il était l’un des savants les plus célèbres de son époque. Il remplira cette fonction jusqu’à sa mort en 1788. Tout au long de son règne, il a réalisé de véritables changements au sein du jardin même si globalement, il ne s’implique sur rarement dans les enseignements. Il eut toutefois la bonne idée de recruter d’autres célèbres chercheurs spécialisés :

  • en botanique : Le Monier et Antoine-Laurent de Jussieu …
  • en anatomie : Mertrud, Petit et Portal, Winslow, Ferrein …
  • en chimie : les frères Rouelle, Macquer et Fourcroy …

Durant son mandat, il rédige son très célèbre ouvrage intitulé Histoire Naturelle. Les 36 volumes furent publiés entre 1749 à 1788. Grâce à cette œuvre majeure, il obtient le titre de « prince des naturalistes ».

Outre la rédaction de cet ouvrage, Buffon a réussi à doubler la superficie du jardin et à agrandir le cabinet d’Histoire naturelle et l’école de botanique. Peu avant sa mort, il mit également sur pied une nouvelle serre ainsi qu’un grand amphithéâtre. Grâce à son travail, il a fait du jardin l’un des phares scientifiques majeurs du 18e siècle et connus à travers le monde.

A la mort de Buffon, le roi nomme un militaire à sa place ce qui a valu le mécontentement des scientifiques qui travaillent pour le jardin.

Un changement dans la structure du jardin

Un changement dans la structure du jardin

Quand la Révolution éclate, l’histoire du jardin prit un nouveau tournant. Le 20 août 1790, l’Assemblée nationale demande aux démonstrateurs de rédiger un projet pour réorganiser la structure.

Le militaire nommé après Buffon est ainsi démis de sa fonction pour être remplacé par Daubenton. Ce dernier met sur pied une commission pour la rédaction du nouveau règlement et pour définir les missions de l’institution. La commission ne put toutefois mener son projet à exécution à cause des tumultes de la Révolution. Le projet est alors mis de côté, même la nomination de Daubenton.

En 1791, Auguste de Flahaut, le militaire à la tête du jardin démissionne et est remplacé par Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre. En 1793, Jospeh Lakanal tombe sur le projet de 1790 et le présente à nouveau devant l’Assemblée. Le 10 juin 1793, un décret est voté pour attribuer le titre de Muséum national d’histoire naturelle au jardin. Il réunit, au sein de cet unique statut, le jardin du roi et le cabinet d’histoire naturelle. Ce nouveau titre génère de nombreux changements au sein de sa structure.

L’intendant est remplacé par un directeur, le titre d’officiers du Jardin à savoir les démonstrateurs et sous-démonstrateurs est aboli et les enseignements sont classifiés en douze chaires professorales à savoir :

  • la chimie générale dirigée par Fourcroy
  • la minéralogie dirigée par Daubenton
  • les arts chimiques dirigés par Antoine Louis Brongniart
  • la botanique dirigée par Antoine-Laurent de Jussieu et Desfontaines (deux chaires)
  • l’anatomie humaine dirigée par Portal
  • l’agriculture et culture des jardins, des arbres fruitiers et des arbres dirigée par Thouin
  • l’histoire naturelle des insectes, des vers et animaux microscopiques dirigée par Lamarck
  • l’histoire naturelle des quadrupèdes, cétacés, oiseaux, reptiles et poissons dirigée par Etienne Geffroy Saint-Hilaire
  • l’anatomie des animaux dirigée par Antoine Mertrud
  • l’iconographie dirigée par Van Spaendonck
  • la géologie dirigée par Faujas de Saint-Fond

Au fil des ans, d’autres chaires sont ouvertes tandis que certaines disparaissent. Dès 1794, on voit par exemple ouvrir la Ménagerie qui regroupe les animaux de spectacle vivant.

A partir de 1800, la botanique laisse place à l’étude de la zoologie, de l’anatomie, de la paléontologie et de la physiologie.

Entre 1834-1836, des Grandes Serres dédiées à la flore de Nouvelle-Calédonie sont ouvertes. En 1837, un grand jardin d’hiver de style Art déco est ouvert et l’inauguration de la galerie de Minéralogie et de Géologie se tient la même année.

En 1889, la galerie de zoologie, aujourd’hui dite Grande Galerie de l’Evolution est inaugurée. Elle est surnommée « Louvre de la science ». En 1899, la Galerie d’Anatomie comparée et de Paléontologie voit le jour à son tour pour accueillir l’Exposition universelle de 1900.

Le Musée s’agrandit

A partir du 20e siècle, d’autres établissements sont rattachés au Muséum national d’histoire naturelle. Certains se situent également à Paris, tandis que d’autres ont été érigés dans d’autres régions de France.

Les sites du MNHN sur Paris

On distingue quatre grands sites gérés par le Muséum national d’histoire naturelle à Paris. Leur ensemble couvre une superficie de 41,2 ha. Il s’agit de :

  • Le Jardin des plantes :

A lui seul, le Jardin des plantes, la source même du MNHN couvre une surface de 25,7 ha. Il regroupe une quinzaine de structures dont des galeries et des jardins.

Sur place, on découvre alors le jardin alpin, le jardin écologique, les jardins à l’anglaise avec son grand labyrinthe et sa gloriette, les grandes serres du Jardin des plantes, le jardin à la française, l’école botanique, la ménagerie du Jardin des plantes, la grande galerie de l’Evolution, la galerie des enfants, la galerie de botanique, la galerie de Paléontologie et d’anatomie comparée, la galerie de paléobotanique et la galerie d’entomologie.

On y trouve également d’autres bâtiments tels que les maisons de Buffon, de Cuvier, de Chevreuil, le bâtiment de la baleine, les amphithéâtres et l’hôtel de Magny.

  • le Parc zoologique de Paris :

Anciennement zoo de Vincennes, puisqu’il se situe dans le bois de Vincennes, ce zoo a été inauguré en 1934 en vue de l’Exposition coloniale. A l’origine, il devait seulement s’agir d’une institution éphémère, mais au fil des ans, il est devenu un centre important pour la conservation des espèces, de la sensibilisation et de la recherche zoologique.

  • Le musée de l’Homme :

Il est inauguré en 1937 et vient remplacer le musée d’Ethnographie du Trocadéro. Les collections de la galerie d’anthropologie qui étaient exposées à la galerie de paléontologie et d’anatomie comparée ont été transférées dans ce nouveau musée.

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  • L’Institut de paléontologie humaine :

Il se situe dans le 13e arrondissement de Paris. Il s’agit d’une fondation Albert Ier de Monaco érigée en partenariat avec le MNHN.

Les sites hors Paris

On compte une dizaine d’établissements rattachés au MNHN en dehors de Paris. Il s’agit de :

  • Le Paléosite de Sansan a été rattaché au MNHN à partir de 1849. Découvert par Edouard Lartet en 1834, il est l’un des plus importants sites de paléontologie au monde. Durant la visite, on parcourt un sentier d’environ 3 km le long duquel on découvre les neuf stations pédagogiques du site. La visite peut se faire avec un guide, mais on peut aussi flâner librement le long du parcours.
  • L’Harmas Jean-Henri Fabre à Sérignan-du-Comtat, rattaché au musée en 1922. Il s’agit de l’ancienne demeure de Jean-Henri Fabre, un naturaliste de renom. Il a vécu en ces lieux pendant près de 36 ans, une longue période qui lui a permis de transformer les lieux en un véritable laboratoire à ciel ouvert. La maison se situe au cœur d’un grand jardin d’un hectare. De nos jours, on y trouve toujours les collections chères au naturaliste dont des coquillages, des herbiers, des fossiles, des aquarelles, des minéraux, des manuscrits …
  • Le jardin alpin La Jaÿsinia à Samoëns : il a été ouvert en 1906 puis rattaché au musée en 1936. Il figure parmi les jardins remarquables de France et compte environ 4 800 plantes dans sa collection. Durant le parcours d’environ 1,5 km, on découvre des espèces originaires des régions montagneuses et froides du monde.
  • L’arboretum de Versailles-Chèvreloup à Rocquencourt, confié au musée en 1927. Le site couvre près de 200 ha, une vaste superficie qui lui a permis de regrouper plus de 2 500 espèces et variétés d’arbres provenant des quatre coins du globe. Pour les biologistes, les généticiens, les physiologistes et les botanistes, le site est une petite mine d’or riche en informations et objets d’études. Pour le public lambda, il fait un lieu de promenade bucolique et romantique.
  • L’abri Pataud aux Eyzies confié au musée en 1957 : ce site chérit précieusement les traces de 15 000 ans de préhistoire. On dit que les Cro-magnons vivaient là et les objets découverts durant les fouilles tendent à le prouver. Sur place, une riche collection de près de deux millions de pièces y est conservée.
  • La réserve zoologique de la Haute-Touche rattachée au musée en 1958 : dans ce zoo, on trouve une très grande variété d’espèces animales comme les hyènes, les loups, les tigres, les guépards, les babouins, les lynx, les lémuriens, les antilopes, les cerfs … Plus de 100 espèces y sont conservées et environ 1 000 animaux. Ces derniers proviennent des cinq continents et pour que les animaux ne se sentent pas trop dépaysés, leur habitat naturel a été reproduit au plus près possible. A travers le zoo, que l’on peut découvrir à pied, à cheval, en carriole, à bicyclette ou même en voiture, on change régulièrement de décor pour une promenade des plus agréables. En coulisse, le zoo travaille à conserver, à reproduire et à réintroduire les espèces menacées.
  • Le jardin botanique Val-Rahmeh à Menton confié au musée en 1966 : ce parc compte actuellement plus de 1 700 espèces subtropicales et tropicales. Ces dernières sont issues de différents continents notamment l’Asie, l’Afrique, l’Océanie et l’Amérique. Sa collection compte aussi quelques espèces végétales rares puisque le site ne se contente pas de les exposer, mais en font aussi un sujet de conservation, de recherche et de protection.
  • La Station de biologie marine de Concarneau avec son espace public baptise « Le Marinarium » confiée au musée en 1996 : cette station est l’une des plus anciennes en ce genre à avoir été créée (1859) et qui est encore en activité. A l’origine, elle voulait se consacrer à l’élevage d’animaux marins, mais au fil des ans, elle a fini par devenir un centre scientifique actif. Sous la gestion du MNHN, elle se livre actuellement à des recherches dans les domaines marins côtiers et hauturiers Ouest Atlantique et Austral. Elle mène également des recherches d’écologie fonctionnelle et intégrative, des travaux sur les mollusques, … Seul Le Marinarium est ouvert au public. C’est un lieu de découverte, mais aussi d’enseignement et de sensibilisation à la protection de la mer.
  • La Station de biologie marine de Dinard : le MNHN gérait un laboratoire de recherche maritime au Lazaret dès 1882. En 1887, il devient la première station maritime du Muséum. Il fut ensuite déplacé à Saint-Sevran puis à Dinard. Cette station est plus connue sous le nom de CRESCO (Centre de recherche et d’enseignement sur les systèmes côtiers). En son sein, on trouve un espace de travail dédié aux étudiants et aux chercheurs. Le MNHN le gère en collaboration avec l’Ifremer de Saint-Malo.
  • Le centre d’écologie générale de Brunoy : ce site n’est malheureusement pas ouvert au public, mais il convient quand même de connaître ses missions. Il se spécialise dans l’écologie forestière afin de conserver les écosystèmes forestiers.

De nos jours, le MNHN reste une institution majeure au service de l’histoire naturelle. Ses missions se poursuivent ainsi que les expéditions scientifiques à travers le monde.




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