Poésie Alphonse Beauregard

Je ne sais pas si je sais vivre.
Plusieurs fois chaque jour je devrais arrêter
L’instant qui se faufile et fuit,
Et désespérément me cramponner à lui.
Je devrais serrer sur mon cœur
Les voluptés que j’ai conquises

Contre les hommes et la bise,
Sentir en moi, autour de moi sourdre la vie,
Entendre murmurer, dans l’espace et le temps,
Le cantique éternel des recommencements,
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Dans la foule aux replis profonds, l’homme et la femme,
Se voyant, ont croisé le regard qui proclame
Une mystérieuse affinité de l’âme.

La conversation habile a dessiné
Un passé de droiture où des malheurs sont nés ;
À se chérir ils se sont vus prédestinés.
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L’eau terne enserre les dragues
Dans un bassin de mercure
Où nage, sombre teinture,
La fumée aux gestes vagues.

Régulière, la fumée
Cherche à tâtons le ciel morne,
S’arrête et crée une borne.
C’est ma vue accoutumée.
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Les Alternances

Jeunes filles qui brodez
En suivant des songeries,
Seules sur vos galeries,
Ou qui dehors regardez,
Comme des oiseaux en cage,
Si j’en avais le courage
Vers l’une de vous j’irais
–    Dieu sait encore laquelle,
La plus triste ou la plus belle –
Et d’un ton simple dirais:
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Tant que dans les places publiques
Les bancs remplissent leur devoir
D’hôtels sans frais ni domestiques,
Des gueux oisifs y viennent choir.

Vieillards qu’a rejetés l’usine.
Blêmes journaliers surmenés,
Types d’incertaine origine,
Anciens richards et pauvres nés,
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C’est un grand vieux au dos voûté
– Figure osseuse et gros nez croche –
Qui cherche, d’un air embêté,
Quelque chose au fond de ses poches.
Son oeil s’illumine; il s’assoit.
Il a retrouvé sa torquette

Et la coupe en tremblant des doigts.
Sa face redevient muette.
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Du haut de la côte pelée
Je l’aperçus courant, marchant,
Sinueuse, dans la vallée,
En plein soleil ou se cachant
Derrière un arbre, son ombrelle,
Ou dans un rideau de millet;
Et lorsque j’arrivai près d’elle,
Sur son gravier elle riait.
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J’avais le souvenir d’ineffables aurores,
De ruisseaux cascadants cachés dans les vallons,
De pourpres archipels et de grèves sonores
Que visitent les flots crêtés et les hérons.

Je gardais le sourire accueillant des pinières
Qui filtrent le soleil dans leur dôme verni.
J’avais en moi des horizons où les rivières,
Dévalant des hauteurs, coulent vers l’infini.
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Le sentier que j’aime le mieux
Quitte en sournois la route blanche
Où passent trop de curieux,
Et disparait entre les branches.

Celui qui traça son parcours
Fut, je crois bien, un solitaire
Qui pour écrire ses amours,
Choisit comme papier la terre.
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Hanté de souvenirs, l’âme pleine d’images,
Je viens à ta beauté, seul, en pèlerinage,
Pays qui me fus bon.
De gradin en gradin, de pensée en pensée
J’ai gravi le sommet de l’arête dressée
Sur ton vaste horizon.

Et te voici, baignant dans l’or fauve d’octobre.
Pays de mon souhait, vallée aux lignes sobres
Où dort le fleuve bleu.
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