Les Fleurs de givre

À J.-M. Fleury. I Te Deum laudamus ! Avril A chassé les froids, le grésil, Les avalanches. Notre printemps est de retour, Et partout un frisson d’amour Court sous les branches.  

curé de Brighton, Chicago.     Le sort vous a poussé hors du vallon natal, Et le vent de l’exil souffle dans votre voile ; Mais toujours devant vous, noble ami, luit l’étoile Qui montre le chemin aux chercheurs d’idéal.  

  Pour le vingt-cinquième anniversaire de sa prise de voile. Loin des enchantements du monde, loin du bruit, Vingt-cinq ans vous avez, comme la violette Exhalant son parfum dans la paix de la nuit, Embaumé de vertus votre calme retraite.  

Nevermore ! Ce mot, que Verlaine a tracé Au fronton d’un poème amoureux, plein de charmes, Où sa muse plaintive évoquait le passé, Ce mot exotique est comme mouillé de larmes,

    Auteur de la « Légende du mont Saint-Michel » Le ciel de la Neustrie, ami, te fit poète, Et, sur ton luth brûlant du feu des anciens jours, Tu chantas Jeanne d’Arc, Rollon, Guillaume, Arlette, Le fabuleux Mont-Tombe et les Dix Vieilles Tours.  

Tout fier des grands labeurs sacrés de vos aïeux,
Tout épris d’un passé de gloire et de souffrances,
Le cœur obstinément clos aux désespérances,
Vous poursuivez, là-bas, maints rêves généreux.

Vous pleurez les oublis et les indifférences
Des foules délaissant les piédestaux poudreux.
Vous voulez couronner le front de tous nos preux ;
Et vous avez tendu la main dans les deux Frances

Pour que Montcalm tombé, loin du pays natal,
Dans le même combat que son vaillant rival,
Revécût dans le bronze animé par Morice ;

Et l’or que vous avez mendié noblement,
Rendu plus pur au feu de votre dévoûment,
Vous nimbe d’un reflet beau comme la Justice !

William Chapman 

À Louis Foisil     Poème de William Chapman   Auteur de la « Légende du mont Saint-Michel » Le ciel de la Neustrie, ami, te fit poète, Et, sur ton luth brûlant du feu des anciens jours, Tu chantas Jeanne d’Arc, Rollon, Guillaume, Arlette, Le fabuleux Mont-Tombe et les Dix Vieilles Tours.

  À Samuel Casavant. L’orgue ! ― Dans l’atelier immense qui bourdonne, Maint ouvrier déploie un effort rude et long, Ciselant tour à tour le bois, le fer, le plomb, Pour créer l’instrument qui chante, pleure et tonne.  

  À M. Philippe Pelletier. Derrière le coteau le soleil a sombré, Marquant l’horizon bleu d’un long sillage rose, Et le vieux laboureur, revenu de son pré, S’est assis, seul, devant sa porte, et s’y repose.  

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