La bonne chanson

Quinze longs jours encore et plus de six semaines Déjà ! Certes, parmi les angoisses humaines La plus dolente angoisse est celle d'être loin.

Son bras droit, dans un geste aimable de douceur, Repose autour du cou de la petite sœur, Et son bras gauche suit le rhythme de la jupe. À coup sûr une idée agréable l'occupe, Car ses yeux si francs, car sa bouche qui sourit, Témoignent d'une joie intime avec esprit. Oh ! sa pensée exquise…

Le paysage dans le cadre des portières Court furieusement, et des plaines entières Avec de l'eau, des blés, des arbres et du ciel Vont s'engouffrant parmi le tourbillon cruel Où tombent les poteaux minces du télégraphe Dont les fils ont l'allure étrange d'un paraphe.

Puisque l'aube grandit, puisque voici l'aurore, Puisque, après m'avoir fui longtemps, l'espoir veut bien Revoler devers moi qui l'appelle et l'implore, Puisque tout ce bonheur veut bien être le mien,

En robe grise et verte avec des ruches, Un jour de juin que j'étais soucieux, Elle apparut souriante à mes yeux Qui l'admiraient sans redouter d'embûches ;

Toute grâce et toutes nuances Dans l'éclat doux de ses seize ans, Elle a la candeur des enfances Et les manèges innocents.

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