Les Regrets

Il fait bon voir, Magny, ces couillons magnifiques,
Leur superbe arsenal, leurs vaisseaux, leur abord,
Leur Saint-Marc, leur Palais, leur Realte, leur port,
Leurs changes, leurs profits, leur banque et leurs trafiques:

Il fait bon voir le bec de leurs chapprons antiques,
Leurs robes à grand manche et leurs bonnets sans bord,
Leur parler tout grossier, leur gravité, leur port,
Et leurs sages avis aux affaires publiques.

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Vineus, je ne vis onc si plaisante province.
Hôtes si gracieux, ni peuple si humain,
Que ton petit Urbin, digne que sous sa main
Le tienne un si gentil et si vertueux prince.

Quant à l’état du Pape, il fallut que j’apprinse
A prendre en patience et la soif et la faim:
C’est pitié, comme là le peuple est inhumain
Comme tout y est cher, et comme l’on y pinse.

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Morel, dont le savoir sur tout autre je prise,
Si quelqu’un de ceux-là que le prince lorrain
Guida dernièrement au rivage romain,
Soit en bien, soit en mal, de Rome te devise:

Dis qu’il ne sait que c’est du siège de l’Eglise,
N’y ayant éprouvé que la guerre et la faim,
Que Rome n’est plus Rome, et que celui en vain
Présume d’en juger qui bien ne l’a comprise.

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Et je pensais aussi ce que pensait Ulysse,
Qu’il n’était rien plus doux que voir encore un jour
Fumer sa cheminée, et après long séjour
Se retrouver au sein de sa terre nourrice.

Je me réjouissais d’être échappé au vice,
Aux Circés d’Italie, aux sirènes d’amour,
Et d’avoir rapporté en France à mon retour
L’honneur que l’on s’acquiert d’un fidèle service.

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Je vois, Dilliers, je vois seréner la tempête,
Je vois le vieux Protée son troupeau renfermer,
Je vois le vert Triton s’égayer sur la mer,
Et vois l’astre jumeau flamboyer sur ma tête:

Jà le vent favorable à mon retour s’apprête,
Jà vers le front du port je commence à ramer,
Et vois jà tant d’amis que ne les puis nommer,
Tendant les bras vers moi, sur le bord faire fête.

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Ce n’est pas de mon gré, Carle, que ma navire
Erre en la mer tyrrhène: un vent impétueux
La chasse malgré moi par ces flots tortueux,
Ne voyant plus le pol, qui sa faveur t’inspire.

Je ne vois que rochers, et si rien se peut dire
Pire que des rochers le heurt audacieux:
Et le phare jadis favorable à mes yeux
De mon cours égaré sa lanterne retire.

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Ici de mille fards la traïson se déguise,
Ici mille forfaits pullulent à foison,
Ici ne se punit l’homicide ou poison,
Et la richesse ici par usure est acquise:

Ici les grands maisons viennent de bâtardise,
Ici ne se croit rien sans humaine raison,
Ici la volupté est toujours de saison,
Et d’autant plus y plaît que moins elle est permise.

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Tu sois la bienvenue, ô bienheureuse trêve!
Trêve que le chrétien ne peut assez chanter,
Puisque seule tu as la vertu d’enchanter
De nos travaux passés la souvenance grève.

Tu dois durer cinq ans:
et que l’envie en crève:

Car si le ciel bénin te permet enfanter
Ce qu’on attend de toi, tu te pourras vanter
D’avoir fait une paix qui ne sera si brève.

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Dedans le ventre obscur, où jadis fut enclos
Tout cela qui depuis a rempli ce grand vide,
L’air, la terre, et le feu, et l’élément liquide,
Et tout cela qu’Atlas soutient dessus son dos,

Les semences du Tout étaient encore en gros,
Le chaud avec le sec, le froid avec l’humide,
Et l’accord, qui depuis leur imposa la bride,
N’avait encore ouvert la porte du chaos:

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Le roi (disent ici ces bannis de Florence)
Du sceptre d’Italie est frustré désormais,
Et son heureuse main cet heur n’aura jamais
De reprendre aux cheveux la fortune de France.

Le Pape mal content n’aura plus de fiance
En tous ces beaux desseins trop légèrement faits,
Et l’exemple siennois rendra par cette paix
Suspecte aux étrangers la française alliance.

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