Les contemplations

L'océan resplendit sous sa vaste nuée. L'onde, de son combat sans fin exténuée, S'assoupit, et, laissant l'écueil se reposer, Fait de toute la rive un immense baiser. On dirait qu'en tous lieux, en même temps, la vie Dissout le mal, le deuil, l'hiver, la nuit, l'envie,    

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.  

L'étang mystérieux, suaire aux blanches moires, Frisonne; au fond du bois la clairière apparaît ; Les arbres sont profonds et les branches sont noires ; Avez-vous vu Vénus à travers la forêt ?  

Quoi donc ! la vôtre aussi ! la vôtre suit la mienne ! O mère au coeur profond, mère, vous avez beau Laisser la porte ouverte afin qu'elle revienne, Cette pierre là-bas dans l'herbe est un tombeau !  

Il ne sera pas dit que ce jeune homme, ô deuil ! Se sera de ses mains ouvert l'affreux cercueil Où séjourne l'ombre abhorrée, Hélas ! et qu'il aura lui-même dans la mort De ses jours généreux, encor pleins jusqu'au bord, Renversé la coupe dorée,  

Si vous n'avez rien à me dire, Pourquoi venir auprès de moi ? Pourquoi me faire ce sourire Qui tournerait la tête au roi ? Si vous n'avez rien à me dire, Pourquoi venir auprès de moi ?  

Espérez ! espérez ! espérez, misérables ! Pas de deuil infini, pas de maux incurables, Pas d'enfer éternel ! Les douleurs vont à Dieu, comme la flèche aux cibles ; Les bonnes actions sont les gonds invisibles De la porte du ciel.

(extraits) … Les fleurs souffrent sous le ciseau, Et se ferment ainsi que des paupières closes ; Toutes les femmes sont teintes du sang des roses ; La vierge au bal, qui danse, ange aux fraîches couleurs, Et qui porte en sa main une touffe de fleurs, Respire en souriant un bouquet d'agonies.

Ne dites pas : mourir ; dites : naître. Croyez. On voit ce que je vois et ce que vous voyez ; On est l'homme mauvais que je suis, que vous êtes ; On se rue aux plaisirs, aux tourbillons, aux fêtes ;

Mes deux frères et moi, nous étions tout enfants. Notre mère disait: jouez, mais je défends Qu'on marche dans les fleurs et qu'on monte aux échelles.

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