Fêtes galantes

Scaramouche et Pulcinella Qu’un mauvais dessein rassembla Gesticulent, noirs sur la lune.

Nous fûmes dupes, vous et moi, De manigances mutuelles, Madame, à cause de l’émoi Dont l’Été férut nos cervelles.

Un singe en veste de brocart Trotte et gambade devant elle Qui froisse un mouchoir de dentelle Dans sa main gantée avec art,  

Les hauts talons luttaient avec les longues jupes, En sorte que, selon le terrain et le vent, Parfois luisaient des bas de jambe, trop souvent Interceptés ! – et nous aimions ce jeu de dupes.

Là ! je me tue à vos genoux ! Car ma détresse est infinie, Et la tigresse épouvantable d’Hyrcanie Est une agnelle au prix de vous.

Le ciel si pâle et les arbres si grêles Semblent sourire à nos costumes clairs Qui vont flottant légers, avec des airs De nonchalance et des mouvements d’ailes.

Fardée et peinte comme au temps des bergeries, Frêle parmi les nœuds énormes de rubans, Elle passe, sous les ramures assombries, Dans l’allée où verdit la mousse des vieux bancs, Avec mille façons et mille afféteries

– L’abbé divague. – Et toi, marquis, Tu mets de travers ta perruque. – Ce vieux vin de Chypre est exquis Moins, Carnargo, que votre nuque.

Pierrot qui n’a rien d’un Clitandre Vide un flacon sans plus attendre, Et, pratique, entame un pâté.

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