Poésies Maurice Rollinat

Dans les brandes, poèmes et rondels

J’aimais ses cheveux noirs comme des fils de jais
Et toujours parfumés d’une exquise pommade,
Et dans ces lacs d’ébène où parfois je plongeais
S’assoupissait toujours ma luxure nomade.

Une âme, un souffle, un cœur vivaient dans ces cheveux
Puisqu’ils étaient songeurs, animés et sensibles,
Moi, le voyant, j’ai lu de bizarres aveux
Dans le miroitement de leurs yeux invisibles.
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Mai, le plus amoureux des mois, Fleurit et parfume les haies. Allons-nous-en dans les chênaies, Égarons-nous au fond des bois ! Cherchons la source et les clairières, Dormons à l’ombre du bouleau ; Un bon soleil ami de l’eau Sourit aux flaques des carrières.  

Tu me disais hier avec un doux sourire : « Oh ! oui ! puisqu’il est vrai que mon amour t’inspire,               « Je m’en vais t’aimer plus encor ! « Que pour toujours alors, poète qui m’embrases, « La fleur de l’idéal embaume tes extases                « Dans un brouillard de nacre et d’or…

Le champ fourmille de chardons : Quel paradis pour le vieil âne ! Adieu bât, sangles et bridons ! Le champ fourmille de chardons. La brise mêle ses fredons A ceux de la petite Jeanne ! Le champ fourmille de chardons : Quel paradis pour le vieil âne !  

Cette mare, l’hiver, devient inquiétante, Elle s’étale au loin sous le ciel bas et gris, Sorte de poix aqueuse, horrible et clapotante, Où trempent les cheveux des saules rabougris.  

Ils ont pour promenoir Des vallons verts et mornes. Quels prés, matin et soir, Ils ont pour promenoir ! A peine à leur front noir On voit poindre les cornes. Ils ont pour promenoir Des vallons verts et mornes.  

Voici que la rosée éparpille ses perles Qui tremblent sous la brise aux feuilles des buissons. — Vague du spleen, en vain contre moi tu déferles ! Car, dans les chemins creux où sifflotent les merles, Et le long des ruisseaux qui baignent les cressons, La fraîcheur du matin m’emplit de gais frissons.  

              Près d’un champ de folles avoines               Où, plus rouges que des pivoines, Ondulent au zéphyr de grands coquelicots, Elles gardent leurs boucs barbus comme des moines,               Et noirs comme des moricauds.

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