Voyage au centre de la Terre

Chapitre XI

Le soir, je fis une courte promenade sur les rivages de Reykjawik, et je revins de bonne heure me coucher dans mon lit de grosses planches, où je dormis d’un profond sommeil.

Quand je me réveillai, j’entendis mon oncle parler abondamment dans la salle voisine. Je me levai aussitôt et je me hâtai d’aller le rejoindre.

Il causait en danois avec un homme de haute taille, vigoureusement découplé. Ce grand gaillard devait être d’une force peu commune. Ses yeux, percés dans une tête très-grosse et assez naïve, me parurent intelligents. Ils étaient d’un bleu rêveur. De longs cheveux, qui eussent passé pour roux, même en Angleterre, tombaient sur ses Lire la suite...

Chapitre XII

Nous étions partis par un temps couvert, mais fixe. Pas de fatigantes chaleurs à redouter, ni pluies désastreuses. Un temps de touristes.

Le plaisir de courir à cheval à travers un pays inconnu me rendait de facile composition sur le début de l’entreprise. J’étais tout entier au bonheur de l’excursionniste fait de désirs et de liberté. Je commençais à prendre mon parti de l’affaire.

” D’ailleurs, me disais-je, qu’est-ce que je risque ? de voyager au milieu du pays le plus curieux ! de gravir une montagne fort remarquable ! au pis-aller de descendre au fond d’un cratère éteint ? Il est bien évident que ce Saknussemm n’a pas fait autre chose. Lire la suite...

Chapitre XIII

Il aurait dû faire nuit, mais sous le soixante cinquième parallèle, la clarté diurne des régions polaires ne devait pas m’étonner; en Islande, pendant les mois de juin et juillet, le soleil ne se couche pas.

Néanmoins la température s’était abaissée; j’avais froid, et surtout faim. Bienvenu fut le “ böer ” qui s’ouvrit hospitalièrement pour nous recevoir.

C’était la maison d’un paysan, mais, en fait d’hospitalité, elle valait celle d’un roi. À notre arrivée, le maître vint nous tendre la main, et, sans plus de cérémonie, il nous fit signe de le suivre. Lire la suite...

Chapitre XIV

Stapi est une bourgade formée d’une trentaine de huttes, et bâtie en pleine lave sous les rayons du soleil réfléchis par le volcan. Elle s’étend au fond d’un petit fjord encaissé dans une muraille du plus étrange effet.

On sait que le basalte est une roche brune d’origine ignée. Elle affecte des formes régulières qui surprennent par leur disposition. Ici la nature procède géométriquement et travaille à la manière humaine, comme si elle eût manié l’équerre, le compas et le fil à plomb. Si partout ailleurs elle fait de l’art avec ses grandes masses jetées sans ordre, ses cônes à peine ébauchés, ses pyramides Lire la suite...

Chapitre XV

Le Sneffels est haut de cinq mille pieds. Il termine, par son double cône, une bande trachytique qui se détache du système orographique de l’île. De notre point de départ on ne pouvait voir ses deux pics se profiler sur le fond grisâtre du ciel. J’apercevais seulement une énorme calotte de neige abaissée sur le front du géant.

Nous marchions en file, précédés du chasseur; celui-ci remontait d’étroits sentiers où deux personnes n’auraient pas pu aller de front. Toute conversation devenait donc à peu près impossible. Lire la suite...

Chapitre XVI

Le souper fut rapidement dévoré et la petite troupe se casa de son mieux. La couche était dure, l’abri peu solide, la situation fort pénible, à cinq mille pieds au-dessus du niveau de la mer. Cependant mon sommeil fut particulièrement paisible pendant cette nuit, l’une des meilleures que j’eusse passées depuis longtemps. Je ne rêvai même pas.

Le lendemain on se réveilla à demi gelé par un air très vif, aux rayons d’un beau soleil. Je quittai ma couche de granit et j’allai jouir du magnifique spectacle qui se développait à mes regards. Lire la suite...

Chapitre XVII

Le véritable voyage commençait. Jusqu’alors les fatigues l’avaient emporté sur les difficultés; maintenant celles-ci allaient véritablement naître sous nos pas.

Je n’avais point encore plongé mon regard dans ce puits insondable où j’allais m’engouffrer. Le moment était venu. Je pouvais encore ou prendre mon parti de l’entreprise ou refuser de la tenter. Mais j’eus honte de reculer devant le chasseur. Hans acceptait si tranquillement l’aventure, avec une telle indifférence, une si parfaite insouciance de tout danger, que je rougis à l’idée d’être moins brave que lui. Seul, j’aurais entamé la série des grands arguments; mais en présence du guide, je me tus; un de mes souvenirs s’envola vers ma jolie Virlandaise, et je m’approchai de la cheminée centrale. Lire la suite...

Chapitre XVIII

À huit heures du matin, un rayon du jour vint nous réveiller. Les mille facettes de lave des parois le recueillaient à son passage et l’éparpillaient comme une pluie d’étincelles. Cette lueur était assez forte pour permettre de distinguer les objets environnants.

” Eh bien ! Axel, qu’en dis-tu ? fit mon oncle en se frottant les mains. As-tu jamais passé une nuit plus paisible dans notre maison de Königstrasse. Plus de bruit de charrettes, plus de cris de marchands, plus de vociférations de bateliers ! Lire la suite...

Chapitre XIX

Le lendemain, mardi 30 juin, à six heures, la descente fut reprise.

Nous suivions toujours la galerie de lave, véritable rampe naturelle, douce comme ces plans inclinés qui remplacent encore l’escalier dans les vieilles maisons. Ce fut ainsi jusqu’à midi dix-sept minutes, instant précis où nous rejoignîmes Hans, qui venait de s’arrêter.

” Ah ! s’écria mon oncle, nous sommes parvenus à l’extrémité de la cheminée. ” Lire la suite...

Chapitre XX

En effet, il fallut se rationner. Notre provision ne pouvait durer plus de trois jours. C’est ce que je reconnus le soir au moment du souper. Et, fâcheuse expectative, nous avions peu d’espoir de rencontrer quelque source vive dans ces terrains de l’époque de transition.

Pendant toute la journée du lendemain la galerie déroula devant nos pas ses interminables arceaux. Nous marchions presque sans mot dire. Le mutisme de Hans nous gagnait.

La route ne montait pas, du moins d’une façon sensible; parfois même elle semblait s’incliner. Mais cette tendance, peu marquée d’ailleurs, ne devait pas rassurer le professeur, car la nature des couches ne se modifiait pas, et la période de transition s’affirmait davantage. Lire la suite...

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