Place Vendôme : le centre du luxe et de l’élégance à Paris

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A Paris, on retrouve de nombreuses places que les touristes affectionnent particulièrement. Parmi elles, il y a la très chic Place Vendôme avec ses joailliers et ses nombreuses boutiques de luxe. Il faut pourtant savoir qu’elle n’a pas toujours eu ce cachet, car derrière son apparente tranquillité se cache un passé mouvementé.

L’histoire de la Place Vendôme

la Place Vendôme

Sur l’instigation du roi Louis XIV, le projet de créer une nouvelle place à Paris est né en 1677. Ce fut Jules Hardouin-Mansart, architecte de Versailles, qui eut l’idée de le créer sur son emplacement actuel.

A cette époque toutefois, le site était encore occupé par l’hôtel de Vendôme et ses jardins. Ce bâtiment avait été construit pour César de Vendôme, le fils d’Henri IV et de Gabriele d’Estrées.

En 1685, François Michel Le Tellier, marquis de Louvois et un des principaux ministres du Roi Soleil, décide d’acheter le terrain avec celui qu’occupait le couvent des Capucines. Les bâtiments furent rasés et Jules Hardouin-Mansart put commencer à dessiner les plans.

Pour répondre aux attentes du roi Louis XIV qui voulait une place qui honore son règne au cœur de Paris, l’architecte dessine une place rectangulaire, ouverte sur la rue Saint-Honoré et entourée de grands bâtiments publics. Au fond de la place, une façade percée en arcade doit donner une vue sur le couvent des Capucines alors déplacé au nord de la place.

L’architecte ne laisse rien au hasard et il ordonne même l’édification des façades qui devaient donner sur la place avant même que les bâtiments soient construits. Derrières les façades, les propriétaires ont dû se plier à un cahier de charges strict, également établi par l’architecte, pour la construction des bâtiments.

Si, à l’époque, cela pouvait paraître exagéré, aujourd’hui, on salue son intransigeance, car c’est ce qui a permis à ces façades d’êtres classées monuments historiques. Elles confèrent aussi une élégance certaine à cette place, considérée comme la plus luxueuse de Paris.

Après la construction des façades, l’aménagement proprement dit de la place a commencé. En son centre, une statue équestre de Louis XIV a été érigée. Cette œuvre a été commandée par Louvois à François Girardon. Lors de l’inauguration de la statue en 1699, la place fut baptisée « place Louis-le-Grand ». C’est l’appellation qu’elle garde jusqu’à la Révolution.

Le changement de plan

Après l’inauguration de la place, une modification des plans est venue chambouler le projet de Jules Hardouin-Mansart. En effet, le roi décide finalement de vendre le terrain et les façades déjà construites à la ville de Paris. Notez que durant l’inauguration, seules les façades étaient encore sur pied.

Après la vente, certaines façades furent détruites pour réduire chaque côté de la place d’une vingtaine de mètres. La forme, originellement rectangulaire, devient alors carrée. La place est fermée et traversée par une seule voie qui va du nord au sud, du portail des Capucines à la rue Saint-Honoré.

Une fois les modifications terminées, les travaux ont repris notamment, la construction des bâtiments rattachés aux façades restantes. Tous les hôtels particuliers arboraient alors une façade uniforme, comme on peut le voir aujourd’hui encore. Ils ne devaient pas avoir d’arcades et devaient avoir un toit brisé avec un comble percé d’œils-de-bœuf. Ces derniers furent remplacés par des lucarnes au cours du 19e siècle.

Durant la Révolution, la place fut rebaptisée « Place des Piques », nom qu’elle porte de 1793 à 1799. Le 13 août 1789, la statue de Louis XIV connut le même destin que celle de la Place de la Concorde. Elle a également été détruite.

La place Vendôme après la Révolution

En 1806, la rue de la Paix est percée.

En 1810, la Colonne Vendôme a été érigée à l’emplacement de la statue détruite du roi Soleil. Celle-ci a été réalisée par Antoine-Denis Chaudet sur l’initiative de Napoléon. Ce dernier voulait commémorer la bataille d’Austerlitz à travers ce monument. Il a d’ailleurs été construit avec 1 200 canons que Napoléon et ses troupes ont arraché à l’ennemi. Les canons ont été coulés et la Colonne édifiée. Antoine-Denis Chaudet s’est inspiré de la Colonne Trajane de Rome pour la réaliser.

La Colonne affiche des frises en bas-relief hélicoïdal sculptées par Etienne Bergeret. Au sommet de la colonne de 44 m de haut trône une statue de Napoléon en César alors qu’à l’origine, l’édifice devait être dédié à la gloire du peuple Français. Les travaux commencèrent en 1805, mais ne se terminent qu’en 1810. La colonne abrite, à l’intérieur de son fût de 3, 60 m de diamètre, un escalier pour monter jusqu’à la plateforme du sommet. Le fût se compose de 98 tambours de pierre lesquels sont recouvert d’un parement en bronze issu des canons coulés.

En 1831, sous la monarchie de Juillet, la statue de Napoléon en César fut supprimée pour être remplacée par une statue de l’empereur en caporal. Cette dernière a été réalisée par Charles Emile Seurre.

En 1863, Napoléon III ordonne de la remplacer par une copie de la première statue. Cette réplique fut réalisée par Auguste Dumont.

En 1871, la colonne est détruite par les communards qui voyaient en elle la tyrannie de Napoléon. Gustave Courbet faisait partie des communards et fut arrêté. Sa sanction fut de restaurer la colonne et la statue à ses frais. En 1873, la statue de Dumont retrouve sa place au sommet et elle ne l’a plus jamais quitté. C’est celle que l’on peut voir jusqu’à aujourd’hui.

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La place Vendôme, centre du luxe à Paris

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Au cours du Second Empire, les hôtels particuliers de la Place Vendôme sont envahis par les grands noms de la joaillerie, de la haute-couture et de la maroquinerie. Le prolongement de la place avec la luxueuse Rue de la Paix a contribué à cet essor. La place se tourne alors de plus en plus vers l’élégance à la française et aujourd’hui encore, on peut y trouver de grandes enseignes aux vitrines discrètes, mais très chic.

Outre les enseignes de luxe, on trouve aussi aux alentours de la Place d’autres lieux incontournables comme le Ritz au n°15 ou encore l’hôtel Baubard de Saint-James au n°12. C’est dans cet établissement que Chopin est décédé en 1849 des suites de la tuberculose.

On compte actuellement 28 hôtels particuliers autour de la place Vendôme. Outre les deux que l’on vient de citer, il y a aussi :

  • Le n°1 alias hôtel Bataille de Franès, qui abrite aujourd’hui l’Hôtel de Vendôme
  • Le n°13 alias hôtel de Bourvallais qui abrite actuellement le Ministère de la Justice
  • Le n°17 alias hôtel Crozat qui abrite une partie de l’hôtel Ritz. Ce dernier l’a acheté en 1998. L’hôtel Ritz, lui-même occupe l’hôtel de Gramont au n°15
  • Le n°19 alias hôtel d’Evreux qui appartient aujourd’hui à Hamad Ben Khalifa al Thani, émir du Qatar
  • Le n°12 alias hôtel Baubard de Saint-James qui abrite aujourd’hui le joaillier Chaumet
  • Le n°16 alias hôtel Moufle : ce dernier accueille depuis 2004 des enseignes des entreprises Garnier (produits cosmétiques), Guy Ellia (horlogerie de luxe), Goyard (maroquinerie) et Comme des Garçons (mode)
  • Le n°18 alias hôtel Duché des Tournelles : la maison Chanel en est l’actuel propriétaire. Après l’avoir restauré en 1997, elle y installe sa division horlogerie-joaillerie
  • Le n°26 alias hôtel de Nocé : il a été acheté par le joaillier Boucheron en 1893. En 1895, la maison Klytia s’y installe et ouvre le premier « institut de beauté », nom aujourd’hui déposé

Notez que les 28 hôtels particuliers portent tous un numéro. Ceux portant un numéro impair ont été regroupés sur une aile de la place tandis que ceux portant les numéros pairs sont implantés de l’autre côté. Outre les enseignes déjà citées précédemment, on trouve également sur la place des boutiques de Chopard, de Dior joaillerie, de Piaget, de Rolex, de Hublot, de Louis Vuitton Joaillerie, de Breguet, de Pierre Dubail et de Patek Philippe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 




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