Ubiquité.

Vois-tu ce peuplier, étendre loin de sa souche
Ses racines assoiffées, dans ce sol en couche
De par son faîte là-haut, atteindre le sommet
Rêver. Privé à sa base ce que le ciel permet.

C’est un beau voyage installé dans un fauteuil
D’une vie devant soi, commencée dans le deuil

D’un lecteur affecté pour ce héros malheureux
Par une larme répandue tout en étant heureux.
C’est notre astre réchauffant le cœur de foyers
Simultanément pourtant, en des lieus éloignés.
De par la figure triste de lune d’accompagner
Des envols inouïs de chauves souris déployer.

C’est l’âme errante perdue entre deux mondes
Hanter une foule d’âmes vivantes, entre temps
Et celui de la douce pénombre peuplé d’ondes
Positives à travers le néant de l’espace temps.

C’est la nuit scellant vos membranes paupières
Dans la seconde, aux quatre coins de ce monde.
Ou l’aube pour des bambins irradiés de lumière
Aux appels de faim, allaiter un sein qui inonde.

C’est l’âme paternelle filant dans espace étoilé
Télé porter son amour, pour un esprit ténébreux
D’un fils à la vie rempli de risques non voilé
Afin de fuir, et se fondre en son cœur généreux.

C’est l’influence lyrique émanant d’un Prévert
D’une aura unique et statique à fleur de peau

Entouré de point lumineux un corps en repos
A la lecture simultanée de ces poèmes en vers.

Vois-tu ce peuplier étendre loin de sa souche
Ses racines assoiffées, dans ce sol en couche
De par son faîte là-haut, atteindre le sommet
Rêver, privé à sa base ce que le ciel permet.
Le 13 février 2004.

De Romain Gary
par Pierre Raoux