tsuica

Dans  Poésie Eric Allard
Evaluer cet article

TSUICA

” et le parfum des prunes qui roulant à terre
pourrissent dans le temps, infiniment vertes ”
Pablo Neruda

à Ion Zaharia

Il ne faut pas avoir peur des prunes
ni de l’insecte à carapace de bouclier africain, rouge et or,
avec deux yeux exorbités qui vous glacent
ni de Mandelstam à la prose caracolante


ni de la feuille fantôme à portée de main, trempée de poix,
ni du vent qui balance dans le café à tête de turc
ses gribouillis de nuages pâles
ni de la malveillante étreinte du repentir
quand c’est trop tard et que le temps a des arêtes
ni des orties piqueuses d’enfance
ni des poussins étiques à cou de girafe
qui piaffent, s’enveloppent d’impatience
et vont mourir de faim dans les crassiers de l’été.
ni des bouche-à-bouche grignotants
ni des haleines en forme de poisson-scie
ni de l’orge jetée au fourrage
ni des solitudes granuleuses de maïs
avant qu’elles ne pactisent
avec le bas peuplement des fourneaux.
ni des cordes tziganes tirées
entre les jambes languides des femmes
ni des prunes encore qui tombent sans souci
de l’alcool qu’on tire de leur pulpe meurtrie.

 

Eric Allard

tsuica Poésie Eric Allard Poésies contemporaines

 Poésies contemporaines - Poésie Eric Allard - tsuica -   TSUICA


Réalisation : www.redigeons.com - https://www.webmarketing-seo.fr/