Trop tard

Dans  Les vaines tendresses
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Nature, accomplis-tu tes oeuvres au hasard,
Sans raisonnable loi ni prévoyant génie ?
Ou bien m’as-tu donné par cruelle ironie
Des lèvres et des mains, l’ouïe et le regard ?

Il est tant de saveurs dont je n’ai point ma part,
Tant de fruits à cueillir que le sort me dénie !
Il voyage vers moi tant de flots d’harmonie,
Tant de rayons qui tous m’arriveront trop tard !

Et si je meurs sans voir mon idole inconnue,
Si sa lointaine voix ne m’est point parvenue,


A quoi m’auront servi mon oreille et mes yeux ?

A quoi m’aura servi ma main hors de la sienne ?
Mes lèvres et mon coeur, sans qu’elle m’appartienne ?
Pourquoi vivre à demi quand le néant vaut mieux ?

 

Les vaines tendresses

René-François Sully Prudhomme

Trop tard Les vaines tendresses Poésie René-François Sully Prudhomme

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