Trafic routier

Dans  Poésie Jacques Herman
Evaluer cet article

Nous écartons les bras
Et les jambes
Et nous contrôlons
La circulation routière
sur les ponts
De nos corps qui enjambent
Le fleuve

 


Nos membres vibrent un peu
Plus que nous Ne l'avions prévu
Ensemble cependant
Nous résistons de notre mieux
Aux ravages du temps
A la fatigue
Et à l'usure
Nous ne sommes pas fous
Nous maîtrisons
La situation
Alors D'une seule voix
Nous martelons parfois
Gare aux fissures
Aux fêlures
A la fragilité des piles
A l'érosion
Du ciment
L'humidité des nuits
Finira
Nous dit-on
Par avoir raison
De notre résistance
Et le grand pont
Hétéroclite que
Nous formons
Ne tiendrait plus très longtemps
Nous manquerions
De compétence
Débordant de tristesse
Et de de mélancolie
Nous imaginons déjà
Les froides heures d'hiver
Où l'on nous ramènera
Dans les murs de l'asile
A parler franc
Les autorités de la ville
Se moquent autant de nous
Que du trafic routier
Jacques Herman
2009

 



Réalisation : www.redigeons.com - https://www.webmarketing-seo.fr/