Songe de brume

Dans  Poésie Valerie Catty
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Je bois le doux ruisseau irisé de tes lèvres,
Dans un songe fruité de douceur et de sève.
Puis je noie mon visage en ta forêt ambrée,
Où chantent les oiseaux parfumés de baisers.

Toi mon songe fruité enflammé de rousseur
Écoute le murmure ému du vent farceur.
Il épouse tes courbes en doux frissons songeurs
Mélangeant les épices et délaçant les pleurs.

Ta fraise bleue rougit le velours de mes lèvres
Gémissant les contours ocrées de nos promesses.
Le sel fin étoilé te touche et puis te blesse
Tes grands yeux de soleil me prolongent de rêves.

Toi mon songe épicé enrobé de candeur
Je te sens si taquin quand j’embrasse ta fleur.
Je te bois des odeurs, je me fonds dans tes mousses
Ton humus roux de lune et ta pomme si douce.

Ta pomme bleue tressaille en battements d’amour
Tu mélanges en mon sang la saveur de demain,
Tu t’offres sur l’autel et multiplies les pains
Je suis une brebis et toi tendre pasteur.

J’ai besoin de ta bouche enflammant la candeur
J’ai besoin d’un chandail étouffé sur mes peurs
Tu redonnes le souffle aux lèvres de l’envie
Tu déposes la chair sur l’os blanc de la vie.

Toi mon songe rougi à l’orée de l’automne
Tu m’offres les racines et je t’habille d’écorce
Je me fonds dans tes branches embrasées de ta force
Je croîs dans les bourgeons du pourpre qui rayonne.

Fermons les yeux d’osmose et buvons les étoiles
Déversant la lumière en notre cœur unique
Écoutons les soupirs exhalés de musique
Qui silence l’enfance humiliée qui se voile.

Le soleil vert se noie dans la bouche d’humus
Tes empreintes de lune égratignent les heures
Et nos galoches dansent effritant la douleur
Égrappant nos poèmes en sabots de Vénus.

Je me brise de rire en ta cime si verte
Qu’elle m’enflamme de sang et me farde de cèdre
Je veux que tu m’écorches en tes griffes d’aède
Je veux sentir tes mains sur ma colline offerte.

Tu ondoies sous mes hanches en dentelle de pomme
Tu fredonne un doux chant qui brindille mes lèvres
Et me fonds dans l’éther en costume de sève
Puis m’effeuille lilas sous tes doigts qui me nomment.

Un éclat fugitif me frissonne de glace
Une ombre si fugace, un relent qui agace.
Repousse les aiguilles ébréchant ton doux somme !
N’écoute pas le temps de l’écho qui t’assomme !

Une écharpe de brume en dentelle mes pleurs,
Je te sens, mon amour, comme un trou dans l’écume
T’envoler dans un songe en tes haillons de plumes.
Ton sourire en lambeau me caresse et puis meurt.



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