Poissons, ides d’argent
Grappes et virgules
Vous filez dans ses voies
Parfois dans les hymnes
Parfois dans les dérives
Il y a par là des émois
Dans la féconde qui met rubicond
La note salée et des âcres au palais
Le temps dans un espace
Et l’éternité qui perd vos idées
Parfois mulâtre, parfois turquoise
La Téthys si nourrice se pavane
Tour à tour narquoise ou impavide
Majesté colérique ou mère attendrie
Reine ou marraine des libertés
Quiconque triche avec Elle
Sot, est un mort en sursis
Aux autres, Elle accorde l’espoir
Sinon les rêves sur la braise
Toujours ennoblis pour la vie
C’est la limite et l’ouverture
Sur l’horizon, le trait d’union
Qui nous relie et souffle au délit
Se délier et s’affranchir
Des mornes juges ou des tyrans
Et quand Elle a décidé
Elle reprend, nul n’est immortel
Mais tout peut renaître
Il est ainsi sur Terre
Elle commande et on lui obéit
Certains verront en Elle le destin
Derrière Elle, la main divine
D’autres l’admirent pour sa raison d’être
Au carrefour, à la réunion des grands hasards
Elle fut un miracle, il est ainsi !
Souvent, petit brin, je m’inspire
Humble, j’aspire son message
Naissance, mélopée de puissance
Je vibre, harpe sur ses vagues
Et m’endors à son rythme
Ceux qui l’aiment, la craignent aussi
Moi j’ai confiance en Elle
Car la Mer est aussi la justice
Comme il sied à l’Origine
Largement au-dessus d’une humaine !
15 janvier 1999
©Jean-Jacques Rey 1999