L’indifférence

Dans  Les vaines tendresses
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Que n’ai-je à te soumettre ou bien à t’obéir ?
Je te vouerais ma force ou te la ferais craindre ;
Esclave ou maître, au moins je te pourrais contraindre
A me sentir ta chose ou bien à me haïr.

J’aurais un jour connu l’insolite plaisir
D’allumer dans ton coeur des soifs, ou d’en éteindre,
De t’être nécessaire ou terrible, et d’atteindre,
Bon gré, mal gré, ce coeur jusque-là sans désir.

Esclave ou maître, au moins j’entrerais dans ta vie ;
Par mes soins captivée, à mon joug asservie,


Tu ne pourrais me fuir ni me laisser partir ;

Mais je meurs sous tes yeux, loin de ton être intime,
Sans même oser crier, car ce droit du martyr,
Ta douceur impeccable en frustre ta victime.

 

Les vaines tendresses

René-François Sully Prudhomme

L’indifférence Les vaines tendresses Poésie René-François Sully Prudhomme

 Poésie René-François Sully Prudhomme - Les vaines tendresses - L’indifférence -  Que n'ai-je à te soumettre ou bien à t'obéir ? Je te vouerais ma force ou te la ferais craindre ;


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