Les fourmilières

Dans  Poésie Jacques Herman
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Cette lettre affreuse

Tout juste reçue

Dans mon maigre courrier

Ne me touche pas

Non mais pour qui

Me prenez-vous

 

Me voilà fin prêt

Sans la moindre colère

Dans une indifférence

Que l'on dirait royale

A donner un coup de pied

Immense

Non retenu

Dans une fourmilière

 

Je nomme fourmilière

Désormais ce qui m'énerve

L'armoire vénitienne

Le lustre de Murano

Ce flemmard de chat

Qui dort sur le capot

D'une voiture abandonnée

Ou l'arrière-train du vieux Robert cuvant son vin

Et qui se dit la plus belle épave

De l'histoire du quartier

Depuis qu'on l'a construit

Juste après la guerre

World War Two

 

Et s'il m'arrive de manquer

L'une autre autre fourmilière

C'est parce ce qu'à mon âge

Je ne vois plus tout

 

 

© Jacques Herman – 2007

 



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