L’École des femmes Acte II Scène 2

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L’École des femmes Acte II Scène 2

L’École des femmes écrite par Molière

Alain, Georgette, Arnolphe

Alain.

Ah ! Monsieur, cette fois…

Arnolphe.

Paix. Venez çà tous deux.

Passez là; passez là. Venez là, venez, dis-je.

Georgette.

Ah ! vous me faites peur, et tout mon sang se fige.

Arnolphe.

C’est donc ainsi qu’absent vous m’avez obéi ?

Et tous deux de concert vous m’avez donc trahi ?

Georgette.

Eh ! ne me mangez pas, Monsieur, je vous conjure.

Alain, à part.

Quelque chien enragé l’a mordu, je m’assure.

Arnolphe.

Ouf ! Je ne puis parler, tant je suis prévenu:

Je suffoque, et voudrais me pouvoir mettre nu.

Vous avez donc souffert, ô canaille maudite,

Qu’un homme soit venu ?… Tu veux prendre la fuite !

Il faut que sur-le-champ… Si tu bouges… ! Je veux

Que vous me disiez… Euh !… Oui, je veux que tous deux…

Quiconque remûra, par la mort ! je l’assomme.

Comme est-ce que chez moi s’est introduit cet homme ?

Eh ! parlez, dépêchez, vite, promptement, tôt,

Sans rêver. Veut-on dire ?

Alain et Georgette.

Ah ! ah !

Georgette.

Le cœur me faut.

Alain.

Je meurs.

Arnolphe.

Je suis en eau: prenons un peu d’haleine;

Il faut que je m’évente et que je me promène.

Aurais-je deviné quand je l’ai vu petit,

Qu’il croîtrait pour cela ? Ciel ! que mon cœur pâtit !

Je pense qu’il vaut mieux que de sa propre bouche

Je tire avec douceur l’affaire qui me touche.

Tâchons de modérer notre ressentiment.

Patience, mon cœur, doucement, doucement.

Levez-vous, et rentrant, faites qu’Agnès descende.

Arrêtez. Sa surprise en deviendrait moins grande:

Du chagrin qui me trouble ils iraient l’avertir,

Et moi-même je veux l’aller faire sortir.

Que l’on m’attende ici.

L’École des femmes Acte II Scène 2

Une pièce de Théâtre de Molière



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