L’eau de la mer (conte)

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Dans un lointain pays, où deux frères habitaient,
Il y avait l’aîné qui brimait le cadet.

A la mort de leur père, l’aîné accapara
Tout entier l’héritage que celui-ci laissa.
Le cadet n’avait rien: la misère s’installa,
Dans la pauvre demeure, un jour, il ne resta
Plus un seul grain de riz, ni un rutabaga !


Le cadet, éploré, s’en alla quémander
Un petit sac de riz, à son grand frère aîné,
Qu’en bon Oncle Picsou, il refusa d’prêter !
Ne sachant plus que faire, le cadet s’en alla
Pêcher en bord mer; hélas n’attrapa
Ni un petit poisson, ni même un tilapia !
Tout en rentrant bredouille, au milieu du chemin,
Aperçut une meule: «- Quel drôle de machin !
Ca pourrait me servir» dit-il le ramassant,
L’objet de son désir, au bercail, ramenant.
Sa femme l’aperçut, elle lui demanda :
«Alors, et cette pêche ? Que m’apportes-tu là ?»
Posant la meule à terre, il la poussa du pied,
Et par enchantement, elle se mit à tourner,
A moudre toute seule: du sel s’amoncelait…

Sel de mer
«- Comment donc l’arrêter ?» «- J’n’en ai aucune idée !»
Comme il la retournait, la meule s’est arrêtée.
Désormais, chaque fois, que le ménage manquait
De riz, de quelque chose, du sel il échangeait.
Et ainsi, il vécut à l’abri du besoin,
Content de cette aubaine, adoré des voisins.
Lorsque le frère aîné apprit que le cadet
Fortune et bonheur avait enfin trouvé,
Il se trouva, pardis, assailli par l’envie,
Et il se présenta aux portes du logis:
«- Prête-moi donc ta meule» dit-il à son cadet,
Qui aurait préféré, quant à lui, la garder…
N’osant désobéir, il lui tendit l’objet.
Mais il n’eut pas le temps de bien lui expliquer
Comment il fallait faire, pour la meule arrêter.
Tout heureux, son aîné la meule emporta.
Et en rentrant chez lui, du pied il la poussa.
Elle se mit à tourner et à moudre du sel,
Plus vite, encore plus vite, d’un mouv’ment éternel.
Le tas de sel, sans cesse, grandissait jusqu’au toit,
En menaçant, que même, la maison s’écroula !
Il eut enfin l’idée, mon Dieu il était temps,
La meule de rouler, dans la mer la jetant;
Et depuis ce jour là, elle tourne au fond de l’eau,
Continuant à moudre sa poudre par tonneaux.
Il aurait dû attendre, il était trop pressé,
Voilà pourquoi, Messieurs, l’eau d’la mer est salée !



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