Tu perçais des tuyaux d'orgue
A l'église le matin
Et d'une main
Tu versais
Du sel dans le vin
Du calice
Pourquoi
Pour rien
Tu sortais en boitant
Par la porte de
La sacristie
Tu coupais les fleurs
Du jardin du curé
Et tu les projetais
De l'autre côté
Du muret
Tu rentrais seul chez toi
La mine assombrie
La goutte au nez
Le cheveu gras
Tu t'asseyais à la table
De la salle à manger
Tu te croisais les bras
Sur la toile cirée
Et tu t'y endormais
Parfois ton père
Arrivait en rotant
Te réveillait
Te chassait
Bon à rien fout le camp
Et tu te réfugiais
Au pied d'un sapin
Devenu depuis longtemps
Ton confident
Privilégié
© Jacques Herman – 2007