On trouve des amours
Solides comme l’airain
Que le divorce aspire
Et que gomme le temps
Et des listes de noms
Qu’on grave dans la tête
Ou qu’on y enchaîne
Mais qui après dix ans
Ne vous disent plus à rien
C’était du sapin
Qu’on prenait pour du chêne
Il y a tant d’oubli
Qui remplit ces tonneaux
Que l’on tente parfois
De vendre à la criée
Mais personne ici-bas
Ne s’intéresse au vide
Du temps passé
Et les barriques c’est navrant
Alors s’entassent
Sur les quais morts
Du port
Où ne passe
Que le temps
© Jacques Herman – 2007