Errance

Dans  Poésie Valerie Catty
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Perdue

Dans l’abîme d’un songe

Sans odeur.

Posée sur le fil écorché

Des mots,

Le souvenir s’ébrèche

Impalpable,

Sans écho,

Muet.

 

Mon âme s’attarde encore

Et recherche le souffle

Aride.

Les pétales de vie

Se froissent,

S’égarent.

 

Béance d’un regard

Qui jette

Ses larmes

Sur les rives

D’une source tarie,

L’essentiel est aveugle,

Insipide

Et pourtant infini.

 

L’ailleurs se nervure

Dans un miroir salé

Enflammé de l’envie,

D’un désir inassouvi.

Création du vide et du manque

A l’orée du peut-être

Et de l’incertitude.

Que rechercher dans l’absurde,

Le mensonge se masque

Et le duel est inique.

 

La tendresse se fait besoin

Pressant, vital

Mais les bourgeons éclatent

Sous le givre têtu.

Les mains implorent pourtant,

Elles se tendent, avides

Mais le creux s’érode,

Précaire.

La gelée ne l’épargne pas,

Les couleurs meurent en silence

Le cri s’étouffe,

La voix se fait rauque,

Sauvage.

Les empreintes s’effacent

Et la nausée m’assaille

De couleurs délavées

Qui tentent de m’enivrer encore.

L’échec perdure,

Le naufrage m’échoue sur le sable

Je m’égratigne de mère

Je lance des fragments effilés

De détresse dans l’angoisse

Grisâtre.

 

Il faut taire les manques,

Les pourquoi et les peut-être,

Il faudrait pouvoir se laisser aller

Retrouver la douceur

Et le miel de la paume ;

Et pourquoi ne pas rêver à une aube

Empreinte de sérénité,

Amputée de souffrance,

 

Mais le possible est ailleurs,

Dans les marges noircies du songe,

Le possible est gangrené,

Maculé de passé,

Tatoué de salissure

Et la peur est présente,

Elle s’offre nue

Sur l’autel des supplications,

Impitoyable ;

La lumière s’absente,

Elle est inexistante,

Les embruns l’ont asphyxiée,

Le lierre croît dans ma gorge,

Retenant la vie.

 

Le Temps seul respire,

Il avance,

Sans trêve,

Son pouls s’accélère

Et roule dans le silence

Tambour battant.

Il me brise de sonorités écarlates,

La sueur retentit de hurlements

Tus dans la nuit esseulée.

Les miasmes se fracassent

Contre l’arrête blessante

De mon cœur gisant,

Glacé.

 

Les miroirs sont sans visages

Et sourds.

L’horizon est salé, sans tain.

Il faudrait pouvoir passer de l’autre côté du miroir

Et entendre le cri qui effacerait les larmes

Et le sel de nos bouches rougies,

Nos corps s’effleurent en peau de chagrin

Nos cœurs se cognent contre la vague verdâtre,

L’horizon m’éclabousse d’ombres sanguines

Qui se suicide sous la pointe acide de nos doutes.

 

J’aimerais tant voir fleurir un ailleurs

Mais il faut regarder au dedans de soi,

Il faut pouvoir redresser les contours frissonnants,

Les courbes frémissantes,

Il faut s’égratigner de vie,

Ne pas craindre le vide,

Ne pas craindre la peur.

 

Il faudrait pouvoir s’ aimer.



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