Dans la forêt

Dans  Les Fleurs de givre
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À travers les fourrés de la forêt déserte
Le clair soleil vernal glissant un chaud rayon,
Depuis une heure, y teint d’or et de vermillon
Un frais ruisseau d’argent ― frangé de mousse verte ―
Qui fredonne et bénit sans doute en sa chanson
Le clair soleil vernal glissant un chaud rayon
À travers les fourrés de la forêt déserte.

 

En gazouillant parmi les cailloux pailletés,
L’eau nous semble égrener un chapelet d’opale.
À l’aurore, posé sur la branche natale,
Un oiseau chanteur dit la splendeur des étés.
Et, pendant qu’il épand sa flamme musicale,
L’eau nous semble égrener un chapelet d’opale
En gazouillant parmi les cailloux pailletés.

Vers le soir ; un grand cerf s’approche, pour y boire,
En suivant un sentier creusé sous les rameaux.
La brise y fait jaser les pins et les ormeaux ;
Mais, dès que tout se tait dans l’ombre morne et noire,
Dès que l’autel astral luit de tous ses émaux,
― En suivant un sentier creusé sous les rameaux,
Vers le soir, un grand cerf s’approche, pour y boire.

Tout à coup il bondit, au hasard de la fuite,
Si la clameur des chiens retentit au lointain ;
Il court furtivement, il court jusqu’au matin.
Sa narine est en feu, tout son être palpite,
Chaque fois qu’il retourne au courant argentin,
Si la clameur des chiens retentit au lointain,
Tout à coup il bondit, au hasard de la fuite.

Comme le cerf, au bord du frais ruisseau des bois,
Le poète est saisi de tremblements fébriles.
En entendant au loin la meute des zones
Qui lui jette ses longs et farouches abois,
Penché pour boire au flot de l’art divin, parfois
Le poète est saisi de tremblements fébriles,
Comme le cerf, au bord du frais ruisseau des bois.

 



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