Canicule

Dans  Poésie Cypora SEBAGH
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Avec un doigt posé sur les lèvres du jour,
Ses pierres dévorées au soleil de midi
Suffoquent, tout l’été, dans les cours, les faubourgs.
En retenant les mots que l’ennui assoupit,

Et la Seine glisse sous le Pont Mirabeau,
Les laitiers font tinter leurs bidons dans les rues,
Si les quais sont déserts, voici qu’au fil de l’eau,
Délaissant sa couvée, un canard s’est perdu.

Les péniches voguent, leur maison sur le dos,
Notre-Dame, déçue, les regarde passer,
Se disant qu’elle aussi partirait sur les flots,
Pour rejoindre la mer et quitter la Cité.

Les pigeons du donjon, qui surplombe la ville,
Ecoutant s’égrener les heures au clocher,
S’enfuient, indifférents aux minutes qui filent,
Aux bruits et aux badauds, aux places désertées.

Et la ville s’abandonne au poids de l’ennui,
Dans l’espace fiévreux, le bitume s’enflamme,
Derrière les volets, on attend que la pluie
S’en revienne apaiser l’antique macadam.

Mais voici que le soir colle ses joues aux vitres,
Comme une main posée sur le front d’un enfant,
Et s’épuise le jour que la nuit, d’une épître,
Vient charmer de ses vers, sous la lune d’argent.



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